Histoire du nord de l'Ontario | Page 15

Magazine / Avril, 2014 14

Faits divers

Écrasement d'avions

Le 17 décembre 1959, deux avions (B-47 « Statojet » et F-102 « Delta Dagger ») sont entrés en collision et se sont enflammés en s’écrasant, à 65 milles au nord de Pagwa. Le premier était un avion d’interception américain (USAF), un avion de chasse spécialisé ayant comme rôle d’arrêter les avions ennemis, plus précisément les bombardiers. Le deuxième avion était un Strategic Air Command (SAC), un avion destiné au bombardement. L’une des sources affirme que personne n’a survécu, alors qu’une autre indique que deux personnes sont décédées, mais que deux ont survécu. Krepp, un des opérateurs du radar qui a travaillé à la base entre 1959 et 1960, indique qu’ils auraient trouvé des morceaux de l’avion à 30 pieds sous terre à l’endroit de l’impact. L’information recueillie varie selon les témoignages, mais l’avion américain aurait pu transporter des armes nucléaires. L’explication de la collision la plus plausible, émise par l’un des employés de la base, est que les deux B-47 se trouvaient tellement proches l’un de l’autre qu’ils sont apparus comme un seul avion sur le radar de l’intercepteur. Le pilote de l’intercepteur n’aurait pas été en mesure de voir le deuxième, et ainsi, en élevant l’avion, il aurait volé directement dans le deuxième B-47. D’après le témoignage de Gérard Payeur, qui a visité le site de l’écrasement en 2012, les Américains auraient ramassé tous les morceaux de valeur et auraient laissé la carcasse de l’avion dans le marécage (Payeur, 2014). On retrouve toujours aujourd’hui des traces d’un passé encore récent.

En juillet 1947, un avion a dû aller à la rescousse de 21 jeunes Américains au camp de Pagwa puisque l’organisateur, John Gleason, a fait faillite et a annoncé ne plus pouvoir s’occuper des jeunes garçons, qui étaient âgés de 10 à 19 ans. M. Gleason a dit aux parents qu’il avait sous-estimé les coûts de l’opération et du financement du camp. Il leur a fait savoir qu’il n’avait pas assez de fonds pour acheter l’équipement nécessaire à l’excursion, d’autre nourriture ou tout simplement pour sortir les garçons du bois (The Globe and Mail, 1947b). Le camp était situé dans une carrière de gravier abandonnée, à quatre milles au sud-est de Pagwa, et les garçons dormaient dans des tentes étant donné qu’il n’y avait pas de bâtiments permanents à cet endroit. Le camp devait durer jusqu’à la fin du mois d’août, et l’objectif original était de faire du canot de Three Rivers à la baie James, une distance d’environ 100 milles (The Globe and Mail, 1947a; The Globe and Mail, 1947b). Le coût approximatif pour ce camp d’été était de 600 $ par garçon, mais à ce montant se sont ajoutés quelques milliers de dollars afin de ramener les garçons sains et saufs. Les parents ont dû se cotiser pour amasser une somme d’environ 5000 $ afin de payer un avion pour faire sortir les jeunes (The Globe and Mail, 1947a). L’avion a transporté les garçons à l’aéroport de Toronto pour qu’ils puissent retourner à leur domicile. À la suite d’une enquête, l’inspecteur a révélé qu’il n’y avait pas de pénurie de nourriture au camp puisqu’il contenait assez de provisions pour deux semaines. Également, davantage de vivres étaient disponibles à Pagwa, au magasin de la Compagnie de la Baie d’Hudson, puisqu’elle en avait reçu une semaine auparavant (The Globe and Mail, 14 juillet 1947). La situation entourant cet incident demeure toujours nébuleuse, mais quoi qu’il en soit, plusieurs garçons étaient extrêmement déçus de devoir couper court à leur camp d’été (The Globe and Mail, 11 juillet 1947).

Sauvetage forcé au camp Pagwa

Photos: Paul Krepp