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RM: C’ est une exposition qui mêle art et histoire, durant une des périodes les plus riches et les plus complexes de l’ histoire de la Tunisie. C’ est une exposition où sont présentées des pièces d’ archives exceptionnelles comme la Constitution de 1861, première constitution du monde arabe et musulman, le Décret d’ abolition de l’ esclavage de 1846, le Pacte Fondamental, mais aussi des objets d’ arts uniques comme des peintures historiques, des dessins, du mobilier, de magnifiques costumes d’ époques, des armes, et une tapisserie des Gobelins inédite. C’ est une belle exposition pour découvrir une culture matérielle tunisienne, européenne et ottomane des 18 ème et 19 ème siècles.
LG: Quels ont été les moyens et les aides mis en œuvre pour concrétiser ce projet?
OTR: La Fondation a mis tous les moyens financiers et logistiques pour mener à bien ce projet en collaboration avec l’ Institut National du Patrimoine et le Ministère des affaires culturelles. Il s’ agit du premier partenariat Public-Privé portant sur un patrimoine de cette ampleur en Tunisie. Nous souhaitons remercier tous ceux qui ont collaboré à ce projet au sein de l’ INP et du Ministère des affaires culturelles ainsi que notre partenaire officiel, la STB, pour sa généreuse contribution et sa confiance. Nous souhaitons également remercier toutes les institutions prêteuses qui sont la Bibliothèque Nationale, les Archives Nationales, le musée du Bardo, le musée Lella Hadria à Djerba et la Bibliothèque de l’ Alacazar à Marseille. Ce projet est la preuve qu’ en Tunisie nous sommes capables d’ accomplir de grandes choses avec des hommes et des femmes de bonne volonté. RM: Des moyens importants ont été mis en œuvre pour atteindre un objectif d’ excellence. Nous avons fait appel pour la restauration des peintures à la société Arcanes qui s’ est chargé de la restauration de la Galerie des Glaces au château de Versailles et de la Galerie d’ Apollon au musée du Louvre et qui a formé les restaurateurs de l’ Institut National du Patrimoine. L’ Atelier Saint-Louis, qui travaille notamment pour le musée de San Francisco et pour la Maison Blanche à Washington s’ est chargé de la restauration des trônes. La scénographie a été confiée à l’ agence Dzeta dirigée par Memia Taktak et Azza Ayachi. Pour le catalogue de l’ exposition, nous avons également fait appel à des spécialistes tunisiens et des contributeurs étrangers pour traiter de manière objective cette période de l’ Histoire. Nous avons eu un souci permanent de faire appel aux meilleurs prestataires lorsque les compétences techniques n’ existaient pas en Tunisie. Dans le cas contraire, nous souhaitions mettre à l’ honneur notre savoir faire et nos spécificités.
LG: Quels sont vos prochains projets?
OTR: Le travail de la Fondation à Qsar Es-Said ne s’ arrête pas là. Nous souhaitons à présent restaurer le Palais afin d’ en faire un musée de l’ Histoire contemporaine de la Tunisie. D’ autre part, nous continuons à rénover des écoles dans le gouvernorat de Bizerte. Nous avons également un projet en partenariat avec le Ministère de l’ éducation et le CNCI, piloté par Monsieur Moncef Dhouib intitulé « Les 1000 et 1 films » et qui a pour but d’ introduire le cinéma dans les écoles et ceci à partir de janvier 2017. Il y aura également la deuxième édition du Prix Olfa Rambourg pour l’ art et la culture que nous avons lancé en 2015
1-Portrait Ridha Moumni
I Portrait of Ridha Moumni I © Photo courtesy Amine Landoulsi 2-Portrait Olfa Terras Rambourg I Portrait of Olfa Terras Rambourg I et qui a récompensé 6 jeunes artistes tunisiens et enfin un projet hautement important et symbolique: l’ ouverture d’ un centre culturel à Jbel Semmama courant 2017, dans le gouvernorat de Kasserine, pour la symbolique du lieu et pour contribuer à l ' éveil d ' une population jeune très marginalisée. RM: Avec Olfa Rambourg, nous avons le projet de poursuivre le travail accompli à travers l’ exposition en transformant le palais Qsar es-Saïd en un musée permanent pouvant accueillir les visiteurs. Par ailleurs, j’ ai des propositions de commissariat intéressantes et j’ aimerais trouver le temps pour l’ écriture de travaux de recherches que je souhaite réaliser depuis quelques temps.
LG: Quels sont vos musées fétiches dans le monde?
OTR: Mon musée préféré est incontestablement le Victoria and Albert Museum à Londres. J’ aime aussi la National Portrait Gallery et le musée d’ Orsay à Paris. RM: Il y en a tellement! Mais je dirais le Metropolitan Museum à New York, le Victorian & Albert Museum à Londres, le Palazzo Altemps à Rome, le musée de l’ Acropole à Athènes, le Louvre et les Gallerie dell’ Accademia à Venise.
LG: Quels sont vos souhaits pour l’ avenir de la Tunisie?
OTR: De l’ apaisement, de la cohésion et une réconciliation avec des valeurs qui se sont un peu perdues ces dernières années. RM: En marge du développement d’ une véritable économie culturelle, j’ aimerais qu’ il existe un débat d’ opinions. Que les idées, développées et débattues, priment sur les figures qui les portent. C’ est un besoin qui se ressent à tous les niveaux de la société tunisienne. I
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