Francais Nooteboom Giants on the Road magazine Francais - Nr. 5 - 2017 | Page 17
RÈGLEMENTATIONS
et le jour aux Pays-Bas. Puis, en
Belgique, vous devez aussi gérer les
couvre-feux. Un autre problème
se pose, celui des parcs de stationne-
ment encombrés. Il n’est pas facile
de toujours respecter les temps de
conduite et de repos. Le station-
nement pose également un autre
problème : si un véhicule de mar-
chandises lourdes traverse la fron-
tière pour se rendre en Belgique,
l’escorte est supposée contrôler l’au-
torisation et le véhicule. Cela doit-il
alors se passer sur la bande d’arrêt
d’urgence, s’il n’y a pas de places
pour stationner ? Absolument pas,
car nous voulons éviter les situa-
tions dangereuses, mais, à l’heure
actuelle, il n’y a aucune exception
dans les réglementations permettant
au chauffeur de trouver une place de
stationnement sûre. »
ENREGISTREMENT
NUMÉRIQUE
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Carte représentant le réseau routier 90 et 120 tonnes
Gert : « Tous les véhicules de
transport exceptionnel doivent être enregistrés par voie numérique. En
principe, ce système est excellent. L’autorisation est valable pendant 2 ou
4 mois. Pendant cette période, le transporteur est libre de choisir un ou
plusieurs jours durant le(s)quel(s) le convoi aura lieu. Certains véhicules de
transport exceptionnel sont enregistrés chez nous plus d’une fois. Si nous
souhaitons vérifier l’un deux, on nous dit parfois que le convoi exceptionnel
est retardé ou a été reporté au jour précédent. Nous espérons pouvoir suivre
les convois via track & trace d’ici quelques années. Cela nous éviterait de
nous rendre sur un lieu pour effectuer des contrôles et perdre un voyage.
En ce moment, c’est souvent comme chercher une aiguille dans une botte
de foin. Certains jours, des dizaines de véhicules de transport exceptionnel
s’enregistrent pour un convoi, mais seuls quelques-uns aboutissent vrai-
ment. Le système peut se maintenir que s’il y a une chance
d’attraper des contrevenants. »
CHAUFFEURS
Gert : « Quiconque a un permis de conduire valide
peut rouler avec un véhicule de transport exceptionnel.
C’est tout un honneur de conduire une combinaison
de grande envergure. C’est sur le point de changer.
Le chauffeur doit respecter tant de réglementations
dans différents pays, qu’il peut se tromper. Mais,
nous rencontrons encore des entreprises qui ne font
pratiquement jamais d’erreurs. D’autres entreprises –
très bien connues aussi – se font sans cesse prendre,
mais se reprennent en main. Il y a une catégorie que
nous suivons de près : les entreprises qui contournent
systématiquement les règles. Ce sont des entreprises
qui multiplient les amendes. Pour ces entreprises, nous
appliquons les règles de la manière la plus rigoureuse possible. Et dans la
pratique, cela signifie qu’une combinaison peut être immobilisée pendant
quelques semaines en attente de la bonne autorisation. »
CONVOI D’ÉOLIENNES
Gert : « Les convois de composants d’éoliennes depuis et vers les ports
maritimes belges augmentent sans cesse. Dans le passé, nous avons arrêté
un convoi d’une longueur d’environ 80 mètres, en provenance de Danemark
pour l’Ostend. En Allemagne et aux Pays-Bas, ce convoi peut facilement
emprunter les autoroutes, mais en Belgique, l’itinéraire longe les routes
secondaires si la masse totale du convoi dépasse 44 tonnes. Nous avons
invité le transporteur et un représentant du constructeur d’éoliennes à venir
discuter. Nous préférions que ces convois soient expédiés par voie maritime,
mais les transporter par route est une solution plus flexible et économique,
et la charge doit être transférée moins souvent, donc le risque de dommages
est réduit. »
La Belgique est dans une phase transitoire. La délivrance d’autorisations
s’effectue via les diverses régions, mais elles doivent toujours s’adapter à leurs
nouvelles tâches. Les règles en matière d’escorte ont évolué, mais les nou-
velles réglementations ne pourraient commencer à fonctionner correctement
que bien plus tard en 2018. Et le réseau routier en Belgique n’a pas évolué
aussi rapidement que la technologie. Aujourd’hui, une extra-surbaissée
pouvant supporter plus de 100 tonnes ne fait pas exception, mais de nom-
breuses routes belges ne peuvent pas faire face à ce type de charge. Dans la
pratique, de nombreux convois devront faire un détour par les Pays-Bas ou
l’Allemagne.
Gert Bervoets : « Les régions connaissent les problèmes que rencontrent
les transporteurs. Dans la mesure du possible, les réglementations iront en
s’améliorant au cours des prochaines années. Et, nous souhaitons également
introduire un système d’enregistrement pour les véhicules venant de l’étran-
ger, comme celui des Pays-Bas. Résoudre les problèmes liés au réseau routier
prendra davantage de temps. Autour des ports maritimes, de nombreux
ponts ont déjà été rénovés, mais, à l’intérieur des terres, il y a encore beau-
coup de travail à accomplir. » ■
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