Votations 3
Le suisse-allemand à l’école
enfantine renforce l’identité
Le 15 mai, les citoyens du canton de Zurich se prononceront sur l’initiative, extrêmement importante,
en faveur du suisse-allemand. Le dialecte doit retrouver une place solide à l’école enfantine. Il fait partie intégrante de la culture et de l’identité suisses. L’exclusion du suisse-allemand de l’école enfantine
a des conséquences graves : comment nos enfants pourraient-ils s’enraciner et se construire alors
que l’apprentissage de leur langue maternelle leur est rendu plus difficile ? Nous devons protéger
notre dialecte.
déracinent et déstabilisent nos plus petits. Le but devrait être que nos enfants
fassent une acquisition complète de
leur langue maternelle. L’école enfantine devrait aider à renforcer la maîtrise du suisse-allemand. Il est scientifiquement prouvé que la première
par Jacqueline Hofer, députée au
langue apprise facilite l’apprentissage
Grand conseil, Dübendorf (ZH)
futur de langues étrangères. Bien
a mission de formation de entendu, nous voulons aussi que nos
l’école comprend la promotion enfants apprennent bien l’allemand
de la capacité à s’exprimer en standard. C’est pourquoi, dès l’école
suisse-allemand et en allemand. Sur primaire, l’usage correct de la langue
consigne du Conseil de formation, écrite est enseigné et transmis oralecette disposition a été supprimée du ment et par écrit.
plan d’études sans qu’une autre ne
vienne la remplacer. En un tourne- Identité et nationalité
main, l’allemand standard en tant que La décision du Conseil de formation
langue scolaire a été avancé de deux est hautement politique. Les Italiens
ans, au niveau de l’école enfantine. La parlent italien, les Anglais parlent
conséquence est qu’à l’école enfan- anglais, les Allemands parlent alletine, on ne parle suisse-allemand que mand et les Suisses-Allemands parlent
pendant un tiers du temps d’ensei- suisse-allemand. Il va de soi que la
gnement. L’exclusion du suisse-alle- langue est un moyen adéquat pour démand de l’école enfantine a des consé- terminer la nationalité. L’identité est
quences graves : comment les enfants un point central de notre personnalité.
pourraient-ils communiquer leurs Les dialectes suisse-alémaniques et
sentiments et leurs pensées s’ils ne les autres langues nationales sont juspeuvent pas s’exprimer dans leur vie tement un signe de rattachement fort
quotidienne ? Comment pourraient-ils des Suisses à notre État indépendant
maîtriser leur langue maternelle s’ils et neutre et à la démocratie directe. La
sont freinés dans leur développement préservation des langues nationales
linguistique plutôt qu’encouragés ? et des dialectes est particulièrement
Nous voulons que nos enfants gran- importante. Les citoyennes et citoyens
dissent avec nos valeurs, que nous, suisses doivent pouvoir se comprendre
parents, famille, leur transmettons. La et s’exprimer entre eux.
pression constante vers l’étatisation et
les expériences scolaires hasardeuses, L’assimilation à l’allemand standard
en particulier l’enseignement dans une est une intégration forcée dans l’Union
langue étrangère dès le plus jeune âge, européenne. L’Histoire montre que
L
de tels mécanismes ne sont motivés
que par des desseins politiques. Il est
au contraire important que nous promouvions nos dialectes au niveau local, afin que les Suisses et Suissesses
puissent continuer à jouir d’une identité nationale. Aujourd’hui déjà, en
effet, la répartition démographique
en Suisse a radicalement changé en
raison de l’immigration et de la librecirculation des personnes. En tant que
Suisses, nous ne sommes qu’une partie
Afin de préserver le patrimoine linguistique suisse, il est important que
les petits Suisses allemands parlent le
dialecte à l’école enfantine.
de l’ensemble de la population. Nous
ne pouvons préserver notre identité
que si nous nous tenons fermement à
nos valeurs culturelles, en particulier
à notre diversité linguistique.