Si l’épaisseur de glace est suffisante (15
cm), on peut y aller. Un frisson nous
envahit dès le premier pas sur l’eau. Un
mélange de froid et d’excitation.
Avec le temps, on a appris à choisir un
coin pas trop éloigné du bord mais avec
suffisamment de profondeur quand
même. Pas toujours évident sans point
de repère : il est difficile de sonder
sous la glace.
En fin de journée, le lac gelé est désert
et muet comme une
carpe. Le vent tombe
souvent à cette heure,
et aucun son extérieur
ne nous atteint. On
n’entend que nos pas et
nos voix.
Quand nous atteignons
enfin notre coin de
pêche, il est temps de
réveiller la bête. Elle
hibernait dans un garage
depuis des mois. On
amorce donc la
tronçonneuse ; le silence
n’est plus ; la lame
s’enfonce dans la glace ;
l’eau jaillit. Scier le
plancher sous ses pieds,
c’est assez unique. En
quelques secondes, le
trou prend forme.
On découpe des cubes de glace, qu’on
extrait et pose sur le côté : ils pourront
nous servir de repose-canne.
Les trous sont faits. Après un tel
vacarme – on vient quand même de
tronçonner le lac – les poissons sont
loin. Aucune importance : c’est demain
que tout se joue. Il ne nous reste plus
qu’à marquer nos trous pour les
retrouver le lendemain matin, quelques
minutes avant le lever du soleil. Enfin,
si soleil il y a… !
Après l’achat de la carte de pêche
obligatoire et le café pris dans
l’auberge du lac pour se réchauffer, il
est temps de rentrer pour préparer le
matériel.
Ce matériel, il est finalement plutôt
léger, et pour l’essentiel, commandé sur
Internet, sur des sites québécois. Pour
la qualité mais aussi, et
peut-être surtout, pour
l’esprit et pour vivre
l’aventure « comme si on
y était ».
Les cannes sont dans
l’idéal très courtes,
entre 40 et 70 cm.
Certains utilisent des «
tip-up », ce système
canadien qui permet
d’immerger la bobine de
fil et d’être averti de la
touche par un drapeau
orange qui se soulève…
D’autres, plus classiques
et plus « franchouillards »,
utilisent leur matériel de
tous les jours : lancers
plus ou moins légers,
cannes au coup de 2 ou 3
mètres. Finalement, il n’y a qu’une
règle : le plus court est le mieux.
Les montages utilisés varient selon les
techniques mais on n’a jamais constaté
de fantaisies… On pêche au bouchon, en
plombée, à la dandine.
Au bouchon et en plombée, on
privilégiera le vers de terre et, cela va
de soit, le gros vers canadien qui