Family Business N°3 Décembre 2024 | Page 53

A LA UNE

QUALITÉ :
LA REMISE EN QUESTION . VEILLER À FAIRE LES BONS CHOIX , SANS REGRET .
DÉFAUT :
JE PEUX RUMINER PENDANT 24 H . ÇA REND FOU CE MÉTIER .
HEAD

Tout le monde n ’ a pas la chance d ’ avoir un père crack-jockey devenu top entraîneur , un grand-père de légende et une tante dans la même veine . C ’ est le sublime « studbook » de Victoria Head . Derrière ce prénom de reine , se cache une véritable dynastie pesant onze Prix de l ’ Arc de Triomphe et un musée entier de Gr . 1 . Chantilly , le haras du Quesnay : la benjamine ( 28 ans ) de la saga est tombée dans la marmite toute petite . « J ’ ai grandi sur un poney , toujours adoré le contact des chevaux . Grandir dans un tel contexte est un atout . Mon père et ma tante m ’ aident beaucoup . Mais ce nom est aussi une pression . À commencer par celle que je me donne pour me faire un prénom . À moi de faire mes preuves . » Ses souvenirs valent leur pesant d ’ or . Le premier s ’ appelle justement « Marchand d ’ Or ( Prix Maurice de Gheest 2006-2007 et 2008 ), puis Goldikova bien sûr . » Longtemps cavalière de CSO , c ’ est au petit trot qu ’ elle est venue au galop . À bonne école : O ’ Brien , Fabre , l ’ Australie … Ses yeux bleu-gris s ’ illuminent : « L ’ Irlande ? Impressionnant . André Fabre ? Exceptionnel ». Tout cet héritage est précieux . « Aujourd ’ hui , ma méthode est plus rodée . J ’ ai pris un peu de tout le

monde . J ’ aime prendre conseil auprès des miens . C ’ était deux méthodes d ’ entraînement différentes . Mon père était plus basé sur la vitesse , la dureté . Ma tante , comme M . Fabre , sur les longues distances . Mon père insistait sur la routine de travail , en ajustant la dose d ’ effort à chaque cheval . Un canter régulier , c ’ est la base . Le galop , selon les courses ». La demoiselle se décrit comme une solitaire . « J ’ adore le matin , observer mes chevaux , parler aux arbres », rit-elle . Une solitaire qui se « prend beaucoup la tête sur les engagements , la base de tout ». Au bout de trois ans d ’ installation , son cheptel est passé de 3 à 45 chevaux . « J ’ ai la chance d ’ avoir trois gros propriétaires-éleveurs ( George Strawbridge , Gestüt Schlenderhan , Yeguada Centurion ) ». Il a fallu un an avant que Raysteve n ’ ouvre le palmarès de Victoria Head . Mais elle a atteint le cap de 20 succès et passé le demi-million de gains cette année . Ses 2 ans connaissent une belle réussite . C ’ est son truc avec les yearlings . « J ’ adore former . Un cheval , c ’ est comme un sportif . C ’ est important qu ’ il coure dès 2 ans . Ce ne sont pas tous des cracks , mais j ’ ai la chance d ’ avoir des chevaux de qualité : des 2 ans prometteurs et des 3 ans avec beaucoup de potentiel . ». La Yeguada rêve de Jockey Club avec l ’ inédit Frankly Good Cen ( Frankel ). Le sien ? « Un groupe I , comme tout le monde . À Ascot , c ’ est mon rêve . Avec la casaque de la famille ».
« Gagner a Ascot c ’ est mon reve i
Victoria Head
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