Essentielle Immo mag_essi_20170506 | Page 18

TABLE RONDE RESIDENCES SERVICES : OFFRES, BESOINS ET ÉQUATIONS ÉCONOMIQUES TEXTE : THIERRY LAFFINEUR. - PHOTOS : JEAN-CHRISTOPHE GUILLAUME. Le vieillissement de la population belge situe aujourd’hui à 2 millions le nombre de personnes de plus de 65 ans dont 8% (160.000) souhaitent entrer en maison de repos. A l’horizon 2040, cette population aura doublé (4 millions) portant à 320.000 lits les besoins d’hébergement en maisons de repos et de soins (MRS (*)) Dans ces conditions, comment estimer le rôle et l’évolution des résidences services (RS (*)) pour les années à venir ? A quelle(s) équation(s) économique(s) ces structures devront-elles répondre ? Quel(s) modèle(s) seront développés pour quelle(s) population(s) ? Pour y répondre la présente table ronde réunissait : Gael Cruysmans – Administrateur – JCX / Orfeo Levecq – Directeur – ARMONEA / Benoît della Faille – CEO - VIVALTO / Philippe Joos – Managing Partner – IDL / Philippe Mestach – Agent Immobilier – LATOUR & PETIT / Hélène Cambier – Chargée de communication et marketing – ECKELMANS Immobilier / Benoît Galoux – Directeur Commercial – EAGLESTONE / Sandra Gottcheiner – Directrice Développement – IMMOBEL. ALLONGEMENT DE L’ESPÉRANCE DE VIE ‘EN BONNE SANTÉ’ Q. : Comment jugez-vous la situation actuelle des structures d’accueil pour personnes âgées ? B. della Faille : A ce jour, les structures d’accueil des MRS (130.000 lits) accusent un déficit de 30.000 unités. Atteindre le volume ‘idéal’ de 320.000 lits en 2040 demanderait donc de construire une maison de repos de 100 lits/semaine pendant 25 ans ! C’est évidemment impossible. En conséquence, la stratégie des autorités publiques sera de se focaliser sur l’accueil des personnes les plus dépendantes (besoin d’unités médicalisées importantes) dans des MRS subsidiées et de diriger les autres vers des résidences services – non subsidiées - offrant une assis- tance médicale légère. G. Cruysmans : A l’évidence, faute de moyens financiers, l’Etat se ‘décharge’ – selon une volonté simpliste - d’une partie de ses responsabilités sur le secteur privé des résidences services. 18 P. Mestach : En Flandre, l’ouverture/construction d’une MRS est d’ores et déjà conditionnée à celle d’une RS de façon à assurer un équilibre des besoins. S. Gottcheiner : Le challenge est moins dans le montant des subsides que l’Etat allouera aux personnes (très) âgées des MRS que dans la capacité du secteur privé à construire le bon produit immobilier RS adapté à une double évolution : - Un allongement de l’espérance de vie ; - Un allongement de la période d’espérance de vie en ‘bonne santé’ des 65+. Or, actuellement le marché des RS montre un hiatus qui voit se développer un marketing pour attirer des 65+ actifs dans des structures ‘médicalisées’ alors que la très grande majorité de cette population ne se reconnaît pas dans une telle offre. Il s’agit donc de faire évoluer les produits immobiliers afin d’offrir aux 65+ des structures qui, via leur localisation et leur agen- cement/organisation/services (largeur porte, escaliers, piscine, etc.), facilitent la vie de cette population au sein d’un quartier. P. Mestach : On peut également prévoir que les RS évolueront en deux groupes. Celui des structures offrant systématiquement tous les services et d’autres dans lesquelles ces services seront ‘à la carte’. Ph. Joos : C’est effectivement le constat que nous faisons. Outre que le poids des charges/services d’une résidence services est un frein à l’investissement (en cas de vide locatif le propriétaire/ investisseur reste redevable des charges), la bonne question est pourquoi un occupant en bonne santé devrait-il payer pour des services 24/24 qu’il n’utilise quasi jamais ? 3,3 MILLIARDS €/AN … VRAIMENT ? Q. : Quel est le coût du vieillissement de la population supporté par l’Etat ? B. della Faille : Si l’on peut se réjouir de l’allongement de la période de vie en bonne s