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CHÂTEAUX Château d'Ostin, les serres Château Tharoul, cour intérieure Château de Westerlo, comité d'accueil ce qui est une combinaison qui marche très bien. » avance Jean van de Put. Reste l’inévitable dilemme des châteaux anciens : les châssis. A Tharoul, le châtelain a coupé la poire en deux : des doubles vitrages sur la plus grande façade à l’arrière et le maintien des châssis d’origine avec leurs carreaux en verre soufflé sur l’autre façade. A Ostin, rien n’est classé mais tout est restauré à l’identique. Pour les châssis, Hugues Boucher a opté pour le méranti peints en crème. « En Belgique, on ne produit plus de chêne ou alors il est hors de prix. » Les servitudes, baux de fermes et autres permis de chasse accor- dés aux fermiers et voisins peuvent se révéler de très mauvaises surprises à l’acheteur. « Il faut y être attentif, un bail de ferme est très difficile à faire révoquer » souligne Aymeric Stévenart, ça peut facilement prendre plusieurs années. Jean van de Put a pour sa part dû intégrer une servitude plutôt anecdotique à laquelle il se plie de bonne grâce. « Je dois garantir au propriétaire du château voisin une vue sur la vallée et l’étang qui m’empêche de planter des arbres à haute tige. » Hugues Boucher a de son côté décidé de révoquer le permis de chasse qui, dans un pre- mier temps, était autorisée dans ses bois. Ça a été très mal pris. A l’entendre, il a été et, est toujours, victime d’actions malveil- lantes de la part de certains chasseurs et de leurs amis. Restaurer son histoire Le plaisir d’un château est évidemment de se plonger dans son riche patrimoine. « Chaque meuble, chaque tableau sont les témoins de l’histoire des siècles passés et nous aident parfois à remettre en perspective le temps présent. » glisse Simon de Mérode. Au-delà des biens mobiliers, l’essentiel de l’histoire d’un château se dévoile au fil des documents d’archives retrouvés après de patientes recherches. Hugues Boucher et son épouse ont pris beaucoup de plaisir à aller fouiller dans des archives à Bruxelles, Namur et même jusqu’à Santa Barbara. « Restaurer un château, c’est restaurer son histoire » aime à dire ce passionné d’histoire. Et celle du château d’Ostin est particulièrement riche et tumultueuse. De nombreuses grandes figures historiques y sont passées et y ont séjourné, depuis Bernard de Clairvaux jusqu’au commandement de la IVe armée secrète en été 44. Ostin fut aus- si le théâtre d’une bataille décisive que Louis XIV mena contre la Ligue d’Augsbourg au cours de laquelle plus de 20.000 soldats ont perdu la vie devant l’étang. « C’est vrai que l’histoire est partout. Quand je veux charrier ma femme, je lui dis tu dors dans le lit où s’est allongé Guillaume III ! » Jusqu’au début du XXe siècle, le château de Tharoul a appar- tenu à la famille de Radiguès dont on peut voir le blason sur la façade. C’est en consultant des archives que Jean van de Put a reconstitué le riche passé de sa demeure. « J’a i contacté les des- cendants de la famille et on a eu l’occasion d’en discuter. C’est toujours un plaisir supplémentaire de s’inscrire dans la continuité d’un passé tel que celui-là. » Des biens toujours très demandés Le changement de propriétaire par héritage n’est pas nécessai- rement la voie la plus simple. Si on écarte les querelles ou les conflits d’indivision, il arrive souvent que les familles qui ont oc- cupé plus de quarante ans leur bien finissent par en négliger l’en- tretien et quand de jeunes générations en reprennent la gestion, ils sont confrontés à des frais importants pour adapter les lieux aux conditions de vie moderne et à une gestion plus efficace. Les châteaux sont bien la preuve que les pierres, si on leur laisse le temps, durent plus longtemps que les hommes. Certains y trouvent l’écrin de leur vie, alors que d’autres préfèrent s’en séparer après un certain temps. « Beaucoup de nouveaux châ- telains décident de se séparer de leur bien après une dizaine d’années. Ils se sont fait plaisir mais ils se rendent compte de ce que représente la gestion et l’entretien d’une telle propriété, sai- son après saison et ils passent à quelque chose de plus rationnel. Ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose puisque cela remet sur le marché des biens qui en Belgique sont toujours fort de- mandés, et encore plus si les terres qui l’entourent sont vastes. » conclut Aymeric Stévenart. 13