ARCHITECTURE
B-architecten Quelle est la question ?
Plébiscités pour leurs interventions sur des bâtiments publics ( écoles , salle de fête , gare …) culturels ( Beursschouwburg , De Grote Post , Muntpunt …), pour leurs magasins , bureaux , logements collectifs ou individuels , B- et B-bis architecten se sont imposé un mantra : trouver le pourquoi . Pourquoi , waarom ? La bonne question fera le bon projet . TEXTE : MARIE POK . - PHOTOS : ILSE LIEKENS
Pour comprendre le fonctionnement de ce bureau anversois , il convient de remonter un peu le cours du temps . B-architecten est né en 1997 de l ’ association de trois architectes : Evert Crols , Dirk Engelen et Sven Grooten . Après leur diplôme d ’ architecture à Anvers , ils complètent leur cursus au Berlage Institute à Amsterdam , une école à vocation internationale . Ce bagage empoché , les trois associés manifestent la volonté de se confronter aux échelles les plus extrêmes , de la petite rénovation au logement collectif ou au bâtiment public . Si au départ , les projets affluent dans l ’ ensemble des secteurs , B-architecten se spécialise progressivement dans le public et le culturel . Pourtant , la demande pour des projets d ’ échelle plus réduite continue de se manifester . Il faut dire que l ’ aménagement de boutiques très en vue leur a valu une belle médiatisation , à commencer par Walter Van Beirendonck en 1998 déjà , puis Véronique Branquinho , Missoni , Annemie Verbeke . De nombreux privés les pressent de réaliser leurs projets . Ainsi , en 2007 , avec l ’ arrivée d ’ un quatrième larron , Sebastiaan Leroy , ils décident de développer une structure complémentaire , B-bis architecten , pour les projets privés , résidentiels ou commerciaux . « On ne traite pas de la même façon un projet privé ou un projet public : pour le premier , on désignera un seul interlocuteur qui s ’ investira de façon plus personnelle , en lien direct avec le maître d ’ ouvrage ; pour le second , on privilégiera une approche de groupe et un travail sur le long terme », explique Sven Grooten . B- et B-bis architecten comptent 40 architectes ( et quelques membres administratifs qui occupent une ancienne taillerie de diamants , dans un quartier caractérisé par sa mixité . Il y règne une ambiance dynamique . Autour de la table ronde de la salle de réunion , à proximité immédiate de la machine à café , des petits groupes se forment puis se dispersent , motivés .
Depuis leurs premiers projets , B-architecten a toujours véhiculé l ’ image d ’ un bureau à épris d ’ innovation . Cette notion , aux connotations techniques , n ’ est pourtant que le résultat d ’ un état d ’ esprit : « Jamais nous ne nous sommes laissés tenter par le confort d ’ un style à succès ou par des automatismes rassurants . Nous nous réinventons à chaque nouvelle aventure . Chaque projet est unique et nous investissons beaucoup de temps dans la recherche . Passer d ’ une échelle à l ’ autre nous permet aussi d ’ expérimenter beaucoup d ’ idées à petite échelle , celle d ’ une scénographie par exemple . Une des valeurs fondamentales qui nous réunit tous , c ’ est la curiosité . » Début janvier , le sacrosaint brainstorming hebdomadaire a pris des allures plus solennelles . Les boss avaient préparé une wishlist , ou , plutôt qu ’ une liste de souhaits , un credo , un ensemble de sept points dans lesquels ils exprimaient leur foi .
1 / La concentration . « Il faut construire de façon compacte pour récupérer des espaces verts , favoriser une indépendance de la production locale et une plus grande capacité de mobilité . »