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TABLE RONDE IMMOBILIER, ASSURANCES et SÉCURITÉS TEXTE : THIERRY LAFFINEUR. - PHOTOS : JEAN-CHRISTOPHE GUILLAUME. nos clients à la nature des informations qu’ils publiaient sur les réseaux sociaux. En effet, certaines de ces informations signalent indirectement une absence du domicile. Or, si nous le savons… les cambrioleurs le savent aussi ! (Voir : https://www.youtube.com/watch?v=TG_eS-0kluA) K. Jacobs : Autres points sensibles souvent ‘négligés’ : - les abris de jardin : ils sont rarement protégés et on y trouve sou- vent le matériel nécessaire à une effraction : échelle, outils, etc. ; - une haie trop haute : elle assure l’intimité mais réduit le contrôle social ‘visuel’ ; - un container ou un échafaudage placés devant une maison facilitent l’accès à la toiture. Confrontés à plusieurs tendances lourdes dont les impératifs éner- gétiques et normatifs, la généralisation technologique (Internet des Objets), les nouvelles modalités d’occupation (cohabitation, colocation, home office,..), les habitats connaissent une modi- fication de leur mode de protection. Celui-ci transparaît autant dans les systèmes de sécurité que dans les contrats d’assurance. Pour mieux comprendre les enjeux de cette évolution, la présente table ronde réunissait : Stéphane de Spirlet – GES / Wauthier Robijns – ASSURALIA / Kristiaan Jacobs – CHUBB/ Laurent Simon – AXA / Sofie Van Dooren – ETHIAS. Q. : Qu’en est-il des obligations de souscrire une assurance de protection de son habitat ? W. Robijns : Rappelons un préalable : Il n’existe aucune obli- gation légale de souscrire une assurance de protection des bâtiments, parmi lesquels les habitats, mais il existe des obli- gations contractuelles. Ainsi, un prêt hypothécaire sera couvert par une assurance solde restant dû et une assurance incendie et un propriétaire imposera au locataire d’assurer au moins sa responsabilité locative. A cet égard soulignons que nombre de propriétaires pensent souvent - à tort - que leurs biens sont as- surés dès lors que les locataires couvrent cette responsabilité locative. Or, cette couverture n’est pas ‘étanche’ à l’ensemble des risques encourus par l’immeuble ! Autre point à souligner, les contrats qui portent e.a. sur les risques incendies/dégâts des eaux NE comportent PAS néces- sairement un volet protection contre le VOL ! L. Simon : Par contre les couvertures incendies incluent souvent la protection contre les dégradations immobilière. Cela signifie qu’assuré ou non contre le vol, les dommages causés aux châs- sis, portes, etc. par une effraction ou une tentative d’effraction sont pris en charge par l’assurance. TROIS MARCHÉS Q. : Connaît-on le nombre d’habitats protégés (alarme, détecteur, caméra…)? S. de Spirlet : Non ! Pour une raison très simple, il existe 3 ‘mar- chés’ de la sécurité : - Le ‘do it yourself’ ; - Le marché de l’installateur ‘lambda’ (agréé par ministère de l’intérieur pour la mise en œuvre de systèmes d’alarmes) ; - Le marché des installateurs professionnels agréés par l’INCERT (voir www.incert.be) Cela signifie qu’au-delà de certaines obligations contractuelles (ex.: obligation de mettre une porte blindée), il n’existe pas de données statistiques précises. L. Simon : A noter que dans un souci de prévention, certaines communes font circuler des agents ou des experts en techno-pré- vention (opération Rosace), en charge de relever les défauts de sécurité des habitations (mauvaise serrure, trop grande visibilité des biens,..) et d’avertir les occupants des risques encourus. Dans le même ordre d’idées, en 2016 nous avons sensibilisé Quant aux alarmes, depuis 2007 elles ne sont plus dirigées vers la police mais vers un centre de monitoring et pose toujours la question de leur traitement (vraie ou fausse alarme = intrusion ou mauvaise manipulation). Si les erreurs de manipulation restent iné- vitables, la technologie permet aujourd’hui de ‘prévenir’ qu’une porte ou une fenêtre sont mal fermées avant d’armer le système. PSYCHOSE ET EFFET DE PROXIMITÉ Q. : A-t-on constaté un accroissement du marché de la sécurité après les attentats ? S. de Spirlet : La demande de renforcement de la sécurité a été très importante pour les bâtiments publics (écoles, gares, …) considérés comme cibles potentielles. Ce n’est pas le cas des immeubles privés. Par contre une vague de cambriolages dans une région aura un effet important immédiat, mais limité dans le temps (6 mois), sur les commandes d’installation de ‘sécurité’. C’est ce qui se passe dans l’environnement immédiat qui est le facteur déclencheur ! K. Jacobs : Les attentats ont en effet accru la demande de sécurité des bâtiments publics au niveau de leurs accès, via des systèmes de caméras ‘intelligentes’ permettant la reconnaissance d’une plaque, d’un visage, etc. Ce sont ces technologies qui connaissent désormais une forte demande pour les habitations privées (ex. : une caméra thermique permet de voir si quelqu’un est dissimulé derrière une haie). NOUVEAUX MODES D’OCCUPATION ET NOUVEAUX RISQUES Q. : Quels risques présentent les nouveaux modes d’occupation des habitats ? S. de Spirlet : Dans le cas d’une occupation ‘partagée’, la mul- tiplication des risques est directement liée à celle des accès ac- cordés aux occupants et visiteurs. Toutefois, dans le cadre de colocation, cohabitation, location temporaire de type airbnb etc., les demandes de ‘protection’ sont techniquement difficiles à mettre en œuvre sauf à installer des systèmes de badges/ portiques, caméras…peu conviviaux. W. Robijns : D’une façon plus générale les évolutions sociétales actuelles requièrent de faire attention à deux points : - La nature de la relation contractuelle avec l’occupant lorsque celle-ci se fait hors bail classique (c’est le cas de airbnb) ;