Edition spéciale février 2018 Édition spéciale du canton du Valais | Page 14

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Ces anneaux olympiques qui nous lient et nous délient !

Sion 2026 - avec le slogan « les jeux au cœur de la Suisse » devenu , après plusieurs péripéties organisationnelles « raviver la flamme » - entame la finalisation de son dossier de candidature , précisément pour ce qui a trait aux aspects politiques .
Yvan Rion Député Conseiller communal , Crans-Montana
Lors de sa session de mars prochain , le Parlement du canton du Valais devra décider de l ’ octroi d ’ un crédit d ’ engagement total de CHF 100 mios ( CHF 60 mios pour le financement d ’ infrastructures pérennes et CHF 40 mios pour les frais de sécurité publique ). Ensuite et dans un respect tout démocratique , le peuple souverain devra définitivement trancher le 10 juin 2018 .
Au cours de cet automne , il appartiendra aux Conseil national et Conseil des Etats ( Chambres fédérales ) de se prononcer à leur tour sur la participation fédérale totalisant CHF 995 mios ( CHF 827 mios pour les coûts de réalisation y compris garantie de déficit ou réserve de CHF 215 mios , CHF 129 mios pour ceux de la sécurité , CHF 31 mios pour les installations sportives , CHF 8 mios pour les frais de candidature ). Le dossier de financement de ces JO présente des inconnues et suscite , encore à ce jour , des questions qui attendent des réponses ou clarifications prochaines au niveau cantonal et communal .
Des inconnues essentielles subsistent et des décisions définitives sont à prendre d ’ entente entre l ’ Etat du Valais , la ville de Sion , les communes hôtes et autres tiers partenaires . Les points cruciaux encore à traiter portent sur les objets suivants : Garantie de déficit
Le CIO acceptera-t-il la garantie unique et fournie par la Confédération à hauteur de CHF 215 mios , à valoir en tant que réserve au coût total du projet estimé à près de CHF 2,404 miards ? Et cela dans la limite de sa contribution fédérale au coût de réalisation des JO ( encore à décider ) pour CHF 827 mios au maximum . Dans son courrier du 8 décembre 2017 et rapport explicatif traitant de l ’ ouverture de la procédure de consultation auprès des gouvernements cantonaux , des sites de compétitions prévus ( communes ), des partis politiques , des associations et milieux intéressés , la Confédération précise clairement que si la garantie de déficit
dépasse ce montant ou si la réserve est utilisée à d ’ autres fins , les surcoûts seront pris en charge par l ’ organisation chargée de la réalisation ou par les cantons hôtes . Dès lors , la ville de de Sion , hôte de ces jeux , voire le Canton , sont-ils prêts à pallier à cette condition fédérale ? Si oui et comment , par une votation communale de ses citoyennes et citoyens ? Cette question ne semble toutefois pas être l ’ option politique retenue à ce jour au niveau communal , la date du 10 juin 2018 étant réservée pour une votation populaire et cantonale à ce sujet .
Participation des communes hôtes aux infrastructures sportives Là encore , tout est ouvert ; sur un total d ’ investissements proches de CHF 100 mios pour le concept décentralisé de Sion 2026 , une somme de CHF 81 mios ( avec CHF 6 mios de réserve ) demeure à charge du Valais , dont CHF 39 mios pour les seules épreuves de ski alpin à Crans-Montana . Sous réserve des décisions favorables des diverses instances politiques , la Confédération et le canton du Valais entendent contribuer sous la forme d ’ une subvention respective de CHF 30 mios et 60 mios . Dans son communiqué pour les médias du 20 décembre 2017 , le Conseil d ’ Etat valaisan précise que ce montant de CHF 60 mios doit encore être réparti avec précision entre le canton , les communes ainsi que les tiers concernés . Pour les communes hôtes de disciplines sportives , l ’ inconnue quant au niveau de leur participation financière respective doit être rapidement clarifiée . En premier lieu , cette participation dépendra du montant de l ’ autonomie de décision financière de chaque Conseil communal ( 5 % de ses recettes brutes ). Si la participation sollicitée par l ’ Etat aux communes hôtes dépasse cette limite communale ,
il faudra recourir à une décision populaire , respectivement celle de l ’ Assemblée primaire ou du Conseil général . Sachant les confrontations des idées et les divergences d ’ opinions actuelles au sujet de JO , il est difficile et prématuré d ’ avancer un éventuel résultat favorable ou non d ’ ici le 10 juin 2018 . Dès lors , encore bien des discussions dans les chaumières valaisannes ! Espérer une contribution de tiers , soit des remontées mécaniques concernées par ces JO , relève de l ’ utopie à connaissance de leur situation financière actuelle .
Contributions de la Confédération et des cantons aux coûts de la sécurité des JO A connaissance de l ’ ensemble de ces coûts estimés à CHF 303 mios ( hors COJO ), la Confédération ( armée , gardes-frontières , fed pol , etc .) contribue à hauteur de CHF 129 mios ou 42 % en ce domaine , le solde soit CHF 174 mios revenant à la charge des cantons
Espérons que les anneaux olympiques fédèrent notre Suisse entière … au moins pour cette première étape du dossier .
Le dossier de financement de ces JO présente des inconnues et suscite , encore à ce jour , des questions qui attendent des réponses ou clarifications
La Confédération précise clairement que si la garantie de déficit dépasse ce montant ou si la réserve est utilisée à d ’ autres fins , les surcoûts seront pris en charge par l ’ organisation chargée de la réalisation ou par le Canton du Valais . et des communes hôtes . Quelle sera la part de chacun et chacune ? La réponse n ’ est pas encore connue et fait l ’ objet d ’ âpres négociations entre dirigeants des polices cantonales concernées . Voilà encore une équation à résoudre à la lumière du rapport explicatif de la Confédération de décembre 2017 ( page 35 ), soit les cantons et les communes organisatrices participent aux coûts directs et indirects du projet : outre leur contribution et la couverture des principaux risques pour les infrastructures et la sécurité ( budget hors COJO ), ils assument aussi l ’ intégralité des risques liés aux investissements en dehors de ce budget ( p . ex . construction du village olympique ). De plus , ils prennent en charge , conjointement avec l ’ organisation responsable , le besoin de financement excédant la participation maximale de la Confédération dans le budget de réalisation et les éventuelles garanties financières dépassant les CHF 215 mios de réserves et devant être fournies au CIO . Qu ’ à cela ne tienne ! Le Valais connaît la musique puisqu ’ il en est à sa 4ème candidature ( 1976 , 2002 , 2006 et 2026 ), après celle avortée récemment devant le peuple grison avec un engagement financier de CHF 300 mios , sans commune mesure avec celui de CHF 100 mios pour le Valais de Sion 2026 .
Certes , les départs de Jean-Philippe Rochat et Christian Constantin survenus à répétition au sein du comité d ’ organisation des Jeux olympiques ( COJO ) sont à l ’ heure actuelle anecdotiques puisque remplacés par M . Jürg Stahl , éminent président de Swiss Olympic et conseiller national UDC .
Une ligne UDC se dessine , avec en tête notre Conseiller fédéral , Guy Pamelin , et Jürg Stahl , président du COJO de Sion 2026 . A-t-elle été tracée dans des perspectives de mener à bien cette candidature ? Au niveau du Grand Conseil valaisan , la bonne ou mauvaise nouvelle , respectivement le préavis de la Commission Economie et Energie , sera rapportée en mars 2018 par
Grégory Logean , président de ladite commission et chef du groupe UDC ( Valais romand ) au Parlement .
Tel que relevé dans son message de Noël aux parlementaires valaisans , le Conseil d ’ Etat met en exergue , outre la parfaite et nouvelle structure de gouvernance , les avantages indéniables que contient cette candidature de Sion 2026 , tant dans son concept d ’ héritage , des jeux paralympiques , que dans les retombées des JO : projet fédérateur , économie , emplois , image , compétences , bénéfices pour la population , renouvellement des installations , social et touristique .
Le passé olympique est lourd d ’ histoires faites d ’ avantages indéniables en plusieurs points de vue et de faiblesses avouées ainsi que de coûts gigantesques
Au niveau des retombées tant attendues et parfaitement crédibles , il ne faut pas que certaines de celles-ci ne se transforment en des retombées financières à charge des contribuables ou des deniers publics , notamment ceux des communes où la pilule financière ne cesse d ’ être transférée de la Confédération aux cantons et finalement à la charge desdites communes . C ’ est dans ce contexte que certains et certaines sont d ’ un enthousiasme toujours débordant de prudence ! En effet , des réponses précises doivent être données aux questions soulevées précédemment afin de pouvoir disposer d ’ une toute relative quiétude financière à ce stade du dossier de candidature .
Le passé olympique est lourd d ’ histoires faites d ’ avantages indéniables en plusieurs points de vue et de faiblesses avouées ainsi que de coûts gigantesques : puisse le nouvel agenda 2020 du CIO et ses 40 recommandations , inverser le cours des choses et inviter les indécis , dont beaucoup d ’ entre nous sommes encore , à participer à cette fête olympique et de la génération future qui , en aucune manière , ne devra assumer une éventuelle déconvenue financière de ce projet . Avant d ’ obtenir les éventuelles médailles tant convoitées , il ne faut pas non plus sous-estimer les candidatures de villes hôtes ou tout simplement nos concurrents directs et de classe qui ont déjà accueilli et organisé des JO dans le passé : Sapporo , Stockholm et Calgary .
Espérons que les anneaux olympiques fédèrent notre Suisse entière … au moins pour cette première étape du dossier de candidature qui pèse tout de même CHF 25 mios assurés par la Confédération ( CHF 8 mios ), cantons et villes ( CHF 8 mios ), Swiss Olympic ( CHF 8 mios ) et le privé ( CHF 1 mio ). En principe , tout vient pour qui sait attendre , notamment les réponses aux questions et inconnues financières non réglées à ce jour : suffisance de la garantie de déficit en faveur du CIO , participation financière précise des communes hôtes aux infrastructures pérennes , contributions des autres cantons et communes aux coûts de la sécurité publique des JO de Sion 2026 .