édition spéciale mai 2013 | Page 3

3 Election du Conseil fédéral par le peuple: Le Tribunal fédéral imposera-t-il bientôt l’euro à la Suisse ? «Edition spéciale» s’est entretenue avec l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher sur les défis que doit relever la Suisse et sur l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Christoph Blocher, pourquoi le peuple doit-il élire le Conseil fédéral ? Avez-vous donc fait de si mauvaises expériences avec le système actuel ? Absolument et cela va de mal en pis. Nombreuses inquiétudes justifiées de la population sont tout simplement étouffées par la sinistre clique qui do­ mine la classe politique. Le Conseil fé­ déral, le Parlement, l’administration et la majorité des médias forment un Les parlementaires préfèrent élire eux-mêmes les conseillers fédéraux. Cela leur donne plus de pouvoir et plus de moyens de faire leur cuisine politique aux frais des citoyens. La classe politique craignait déjà la ruine de la Suisse lorsqu’on a introduit l’élection populaire des gouverne­ ments cantonaux. Rien de tout cela n’est arrivé. Voyez les conseillers d’Etat de nos cantons ! Alors que le peuple veut que la Suisse reste la Suisse. Mais ce système ne donnerait-il pas encore plus de pouvoir aux médias ? Poser cette question, c’est aussi sousestimer les citoyens. Mon expérience est la suivante: les politiques se laissent beaucoup plus facilement induire en erreur par les médias que les citoyens. Preuve en est que les citoyens décident souvent contre l’avis de tous les mé­ dias et de toute la classe politique. C’est d’ailleurs la seule raison pour la­ quelle la Suisse n’est pas membre de l’UE. Tous les médias et toute la classe politique tentent de pousser la Suisse dans cette construction erronée qu’est l’UE alors que les citoyens restent iné­ branlables. Voilà pourquoi la Suisse va mieux que le reste de l’Europe et non pas grâce à la classe politique. front uni contre la volonté des ci­ toyens. La classe politique veut pous­ ser la Suisse dans l’UE, alors que le peuple veut que la Suisse reste la Suisse. Les énormes abus dans le droit d’asile ne cessent de progresser et la classe politique se contente de justifier son inaction. Les citoyens veulent ex­ pulser les étrangers criminels, le Conseil fédéral, le Parlement et le Tri­ bunal fédéral l’empêchent. Une élection du Conseil fédéral par le peuple s’impose parce qu’elle contraint les conseillers fédéraux à rendre des comptes au peuple. Elle met fin aux magouilles des ministres et à celles des stratèges politiques. Certains parlementaires affirment que des conseillers fédéraux élus par le peuple seraient politiquement moins obligés envers le parlement. Ils seraient ainsi en permanence en campagne électorale. N’est-ce pas un inconvénient ? C’est bien le contraire. Aujourd’hui, les membres du gouvernement s’ef­ forcent de plaire aux parlementaires pour être réélus. Cette situation conduit à un funeste copinage au sein de la classe politique contre les intérêts des citoyens. Les gouvernements de tous les cantons sont aujourd’hui élus par le peuple, même ceux de grands cantons comme Zurich avec ses 1,4 million d’habitants. Cela ne pose au­ cun problème. Pourquoi la majorité des parlementaires sont-ils opposés à l’élection du Conseil fédéral par le peuple alors qu’ils admettent ce système dans leurs cantons ? Mais cet exemple prouve aussi que le système fonctionne tout de même puisque le peuple peut corriger les décisions du gouvernement et du parlement. Malheureusement, cela ne suffit plus comme le montre l’exemple suivant: que fait le Conseil fédéral face à la cri­ minalité qui ne cesse de s’aggraver, notamment face à la criminalité étran­ gère ? Le 28 novembre 2010 le peuple Entre 2009 et 2012, le nombre d’actes p ­ énaux commis par des personnes du s ­ ecteur de l’asile a plus que doublé. suisse a accepté contre l’avis de la classe politique l’initiative sur le ren­ voi. Donc, le Conseil fédéral et le par­ lement ont reçu l’ordre de veiller à ce que les malfaiteurs étrangers soient expulsés. Mais que font-ils ? Rien ! Parce que ces gens s’entendent entre eux. En 2012, 55 % de tous les homi­ cides, 57 % des lésions corporelles graves, 61 % des viols et 62 % des bri­ gandages ont été commis en Suisse par des étrangers alors que la part totale des étrangers est de 23 %. Idem pour le secteur de l’asile: entre 2009 et 2012, le nombre d’actes pénaux commis par des personnes du secteur de l’asile a plus que doublé. C’est dire que les requérants d’asile tombent vingt fois plus souvent dans la délin­ quance que la moyenne de la population suisse. Cette situation est in­ quiétante. Des con­ seillers fédéraux élus par le peuple seraient contraints de mettre fin à de tels dysfonction­ nements. Mais le Tribunal fédéral affirme que l’on ne peut pas appliquer l’initiative sur le renvoi parce qu’elle viole le droit international. Cela nous amène au cœur du pro­ blème. La classe politique, soit le Tri­ bunal fédéral dans ce cas précis, met tout en œuvre pour neutraliser la vo­ lonté du peuple. Elle veut faire taire des citoyens suisses inquiets. En réali­ té, cette classe politique projette sour­ noisement un coup d’Etat. Quatre mouvements sont en marche pour commettre ce forfait, ils poursuivent l’objectif de donner tous les pouvoirs à l