édition spéciale mai 2013 | Page 15

15 Garantir le partenariat social Quand tout sera réglé dans des lois, nous n’aurons plus besoin de conventions collectives de travail : Jean-François Rime, conseiller national UDC, fribourgeois et président de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), met en garde contre les initiatives toujours plus extrêmes de la gauche. Jean-François Rime est chef d’entreprise corps et âme. Sortant d’un entretien professionnel avec ses trois fils, il se présente sans hésiter au photographe. Dans l’entretien qui suit, il vient rapidement au fait. ­Jean-François Rime est aujourd’hui engagé dans trois entreprises: la grande scierie Despond SA avec 50 collaborateurs, la Sagérime SA (sécurité routière et équipements de sécurité) avec 25 à 40 employés et Architecture Paysagère, une entreprise de paysagisme employant une dizaine de personnes. Jean-François Rime participe quotidiennement à la gestion de Desponds SA, notamment quand il s’agit d’achats de troncs d’arbres ou de questions concernant le personnel. Ses autres obligations se sont cependant multipliées au fil des ans. Conseiller national UDC, il est depuis un peu plus d’une année à la tête de l’Union suisse des arts et métiers et il préside également l’Association suisse des scieries et de l’industrie du bois. «Nous travaillons sur une base de confiance» : le chef d’entreprise Jean-François Rime (à droite) dans son travail quotidien. Le partenariat social, élément du modèle à succès suisse Jean-François Rime travaille depuis 38 ans dans l’industrie du bois. Son mode de direction n’a rien de patriarcal et avec de nombreux collaborateurs, ils se tutoient. «Nous travaillons sur une base de confiance et cela fait longtemps que les titres de directeur ont disparu.» Depuis 15 ans, le patron négocie les conventions collectives de travail (CTT) avec les syndicats. «Nous avons toujours trouvé une solution et nous nous connaissons bien. Les syndicats disent que je suis plutôt dur en négociation, mais, une fois conclus, les accords sont strictement respectés.» Le partenariat social est un élément du modèle à succès suisse, explique le président de l’USAM. C’est grâce à lui que le droit du travail est resté relativement simple. La gauche cherche en réalité à miner ce partenariat en multipliant les interventions politiques. «Les initiatives du PS sont une attaque en règle contre le partenariat social», lance Jean-François Rime qui craint une détérioration des conditionscadres économiques. Convaincre la base Après l’adoption de l’initiative Minder qui visait les sociétés cotées en bourse, la totalité de l’économie suisse est dans le collimateur de la gauche avec l’initiative 1:12 et d’autres exigeant un salaire minimum ou un impôt sur les successions. Ces projets toucheront aussi les PME. Pour les combattre, il ne suffit pas de coller des affiches et de publier des annonces. Il faut convaincre dans les entreprises et L’initiative de la gauche est mauvaise pour les conditions cadres de l’économie et le commerce. dans les discussions de bistro, explique Jean-François Rime. D’où son appel: la campagne contre ces projets destructeurs doit être menée non seulement par les politiques, mais aussi par les chefs d’entreprise, notamment des arts et métiers. L’Union suisse des arts et métiers s’appuie sur 26 organisations cantonales et 250 organisations de branches. «C’est à ce niveau que nous devons travailler. Nous avons besoin de personnes qui s’engagent dans tous les cantons.» Ce Non aux expériences communistes grand travail de conviction ne fait pas peur à Jean-François Rime qui participe chaque année à plusieurs campagnes de votation. Ce chef d’entreprise fribourgeois continuera de s’engager en politique «aussi longtemps que j’y trouve du plaisir et que j’ai la santé», précise-t-il. Agé de 62 ans, il exclut cependant une nouvelle candidature au Conseil fédéral. Il est évident pour lui que l’élection du Conseil fédéral par le peuple est un projet important et qu’il le soutiendra. Commentaire : Les citoyennes et citoyens suisses décideront cette année encore s’ils veulent introduire dans la Constitution suisse un élément de l’économie communiste datant du siècle passé. initiative «Cetteillusion est une dangereuse.» Caspar Baader, conseiller national, avocat, Gelterkinden (BL) L’initiative 1:12 permettrait à l’Etat d’intervenir directement dans la politique salariale des entreprises privées. La liberté contractuelle entre employeurs et salariés appartiendrait à l’histoire. Menaces sur l’emploi La conséquence inévitable de cette initiative est qu’un maximum de places de cadres seront déplacées à l’étranger et, par la suite, une bonne partie de la production de biens et de services. Non seulement les grandes sociétés internationales versant des salaires élevés seraient touchées, mais aussi leurs sous-traitants, des PME pour la plupart, qui ne pourraient plus les livrer. publics et les assurances sociales qui perdraient des recettes par milliards. L’initiative 1:12 est à la fois stupide et dangereuse. On ose espérer que le bon sens humain finira par s’imposer que l’on stoppe les agissements de quelques jeunes gauchistes irresponsables tentant d’expérimenter une fois de plus des recettes communistes qui ont déjà fait la preuve de leur inefficacité. La jalousie et l’envie sont très mauvaises conseillères ! à succès appliqué en Suisse. Un modèle qui a permis à la Suisse d’obtenir les meilleurs résultats au niveau mondial en termes de taux de chômage, de chômage des jeunes, de revenu des ménages et de pouvoir d’achat. Salaires fixés par l’Etat L’Etat fixerait désormais les salaires, d’abord pour imposer un rapport maximal de 1 à 12 entre le revenu le plus bas et le plus élevé, puis de manière encore plus détaillée selon les idées des futurs élus politiques. L’initiative des Jeunes socialistes est une attaque directe contre un partenariat social qui a fait ses preuves entre employeurs et salariés et qui constitue un pilier essentiel du modèle économique Economies au détriment des bas salaires Pour contou ɹ