La Chambre de commerce de Beyrouth, invitée de marque du Séminaire
Numéro 22 | PAGE 4
ECO NEWS
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Le Liban industriel et commercial participe à l’ Arabia Expo à Saint-Pétersbourg
La Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban a participé à la troisième édition de l’ exposition internationale Arabia Expo 2013 et à la onzième session du Conseil d’ affaires russo-arabe qui s’ est déroulé du 30 mai jusqu’ au 1 er juin dernier.
Le 30 mai dernier à Saint-Pétersbourg, le salon international Arabia Expo 2013 a rassemblé près de soixante figures de proue de la région arabe, dont le ministre libanais sortant de l’ Industrie, Vreij Sabounjian, le président des organismes économiques, Adnane Kassar, le président du Conseil des affaires libano-russe, Jacques Sarraf, et des hommes d’ affaires et investisseurs libanais. Les pays arabes étaient largement représentés avec des participants issus de plus de 12 pays dont les Émirats arabes unis, le Maroc, Oman, la Palestine, l’ Égypte, Bahreïn, l’ Irak, la Jordanie, la Tunisie, le Soudan, la Mauritanie et l’ Algérie.
Arabia Expo vise à contribuer à l’ établissement des liens entre les associations d’ hommes d’ affaires russes et arabes, les chambres de commerce et d’ industrie et les structures financières au niveau régional. Cet événement est aussi un excellent moyen pour les industriels libanais de mettre en valeur leurs produits à l’ étranger, en particulier sur le marché russe. Il œuvre au renforcement des relations économiques avec la Russie et les zones ouvertes de co-investissement entre les secteurs public et privé. L’ exposition fut une occasion unique de partager les expériences et de développer les relations économiques et commerciales entre la Russie et les pays du monde arabe.
L’ Arabia Expo permet aussi de promouvoir les biens et services, les marchés russes et arabes et de renforcer les contacts directs entre les entreprises russes et les sociétés arabes dans divers domaines. Un des objectifs est également de réduire la disparité dans les échanges entre les deux régions, via la levée du volume des exportations arabes à la Fédération de Russie.
L’ Arabia Expo s’ était déroulée à Moscou en octobre 2008 et en juin 2010. Ses précédentes éditions avaient accueilli les huitième et neuvième sessions du Conseil d’ affaires russo-arabe. Soulignons que le Conseil des affaires russo-arabe se tient une fois tous les deux ans en Russie et dans un des pays arabes. À noter aussi que Saint-Pétersbourg est la plus grande ville de Russie par sa superficie et la deuxième ville la plus peuplée avec ses 15 millions d’ habitants, après la capitale Moscou.
Croissance post-guerre: quelles perspectives et opportunités pour le Liban et la Syrie?
Dr. Nabil Fahed, vice-président trésorier de la CCIA BML invité à une table ronde sur le commerce, l’ industrie et la circulation des biens.
L’ Institut des Finances Bassel Fleihan a organisé le Séminaire de Beyrouth du Cycle de Hautes Études pour le Développement Économique en Méditerranée( CHEDE MED) sous le patronage du ministre sortant des Finances, Mohamad Safadi, et en présence des ambassadeurs de France, d’ Italie et d’ Espagne.
Pour mieux comprendre les enjeux économiques et sociaux auxquels sont confrontés les pays du bassin méditerranéen en cette période d’ instabilité régionale et de guerre en Syrie, l’ Institut des Finances Bassel Fleihan a organisé le séminaire CHEDE-MEDE, du 5 au 7 juin dernier, en collaboration avec l’ Institut de la gestion publique et du développement économique( France), l’ École Supérieure d’ Économie et de Finances( Italie), l’ Institut des études fiscales( Espagne) et l’ Institut des Finances( Maroc).
Des thèmes tels que l’ interdépendance des relations politico-économiques entre la Syrie et le Liban ont été discutés. L’ accent a été mis sur les principaux secteurs économiques de l’ énergie, des banques et assurances, du commerce et de l’ industrie. Ce séminaire a ainsi ouvert la voie à une réflexion profonde autour du rôle des différents acteurs économiques dans la relance de l’ activité économique dans un contexte de post-conflit dans la région. Au menu, des tables rondes réunissant des décideurs et des relais d’ opinion ont bénéficié de l’ expertise de dix-sept intervenants et modérateurs. Cela a permis aux plus de trente participants présents de mieux comprendre les défis actuels et de favoriser les échanges en termes de développement économique et de croissance économique.
La Chambre de commerce de Beyrouth, invitée de marque du Séminaire
Représentant la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, son vice-président trésorier, Dr. Nabil Fahed, a participé le 6 juin dernier au port de Beyrouth à la table-ronde portant sur le commerce, l’ industrie et la circulation des biens. L’ échange était axé sur le transport en Méditerranée, en particulier en cette période de crise régionale qui a un impact croissant sur les exportations agricoles et industrielles libanaises( en déclin de 11,5 %), et indirectement sur le tourisme( 800 000 touristes en moins entre 2010 et 2012). Il est notamment ressorti de cette rencontre que les perturbations économiques en Syrie bénéficieraient à certains segments de l’ économie libanaise, comme les réexportations clandestines et la consommation interne, en raison de l’ accroissement du nombre de réfugiés.
Dans ce contexte, comment améliorer la balance commerciale libanaise? Quels moyens de transports favoriser? Quels sont les enjeux d’ une relance réfléchie des secteurs agricoles et industriels pour l’ économie libanaise? Comment cette relance pourrait-elle permettre de stabiliser les relations commerciales entre le Liban et la Syrie? Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre les différents intervenants, notamment l’ ancien ministre des Finances Jihad Azour, le conseiller du président de Qatar National Food Security Program, Fadi Makki, et le vice-président trésorier de la CCIA-BML, Nabil Fahed.
Dans son discours, Nabil Fahed a fait part de ses inquiétudes quant à l’ état actuel de l’ économie au vu des indicateurs critiques. « En haut de la liste, je mettrais le compte courant et la balance des paiements des déficits », a affirmé le vice-président de la CCIA-BML. Selon lui, « ce déficit a atteint des niveaux records en deux années consécutives avec 5,46 milliards de milliards de dollars en 2011 et 6,75 milliards de dollars en 2012 ». Il a également souligné que la région arabe semble s’ être lancée dans une longue période de changement politique radical qui devrait avoir un impact durable sur la performance de l’ économie libanaise. Et de prévenir: « Il faut être prêt politiquement pour atténuer les répercussions négatives et s’ adapter au changement imminent ». Il a par ailleurs précisé que la valeur du commerce bilatéral de marchandises a dépassé 60 % du PIB cette année. « Le ratio des importations par habitant est le plus élevé parmi les pays non producteurs de pétrole de la région », a-t-il indiqué.
Face à ce bilan, Nabil Fahed propose des alternatives maritimes au transport traditionnel terrestre, bloqué par la crise syrienne: « Une voie maritime vers un port sur la côte turque permettrait de desservir les marchés en Turquie, en Irak et en Iran. Une autre pourrait être empruntée par des navires « roll-on roll-off » jusqu’ à un port de la mer Rouge où les camions déchargés achemineraient les marchandises vers la Jordanie et les pays arabes du Golfe ». Cette alternative reste plus onéreuse que le transport traditionnel. Aussi, Nabil Fahed propose que les coûts supplémentaires soient compensés par une subvention modérée, appelant le port à « renoncer à ses cotisations ».
Le vice-président trésorier de la Chambre a enfin rappelé les trois enjeux primordiaux à prendre en considération à plus long terme. « Tout en maintenant la stabilité macro-économique, les politiques de croissance devraient cibler la libération d’ une partie des ressources importantes du secteur financier vers le financement des investissements », a affirmé Nabil Fahed. Il a également estimé que « la réalisation de grands projets de développement des infrastructures permettrait de consolider la cohésion économique aux niveaux régional et sectoriel ». « Le plus sûr chemin de la reprise économique et de la prospérité reste conditionné par notre capacité à niveler le terrain de jeu de la compétitivité dans la région et dans le monde », a-t-il conclu.