Eclaireur n°22 | Page 20

piraté, les punaises de lit : encore et toujours les Russes… C’est un peu gros !

Alice : Mais bien sûr que si ! Regarde, ils n’inventent pas toujours des problèmes mais ils les amplifient. Ils exploitent les tensions existantes. La Russie a une puissance de nuisance inégalée.

Alban : Admettons ! Mais pourquoi pointer du doigt la Russie ? Les EU, la Chine, toutes les puissances utilisent l’info comme une arme, ce qui m’embête, c’est cette focalisation excessive sur la Russie.

Lucile : Parce que la Russie a une approche systématique et agressive. Les campagnes de désinformation russes sont bien documentées. Ils ont de gros moyens pour ça : les fermes à trolls, les sites relais, et les usines à bots (un flux d’intox automatisés). Ce n’est pas du soft power comme les autres grandes puissances !

Alban : D’accord, leur méthode est plus brutale, mais ne vois-tu pas que notre propre couverture médiatique joue aussi un rôle ? Parfois, on diabolise tellement la Russie qu’on finit par exagérer son influence. Et puis parler uniquement de l’ingérence russe détourne l’attention du public des failles structurelles de notre démocratie.

Melva : Certes, nos démocraties ne sont pas parfaites, mais ça ne veut pas dire qu’on doit minimiser la menace extérieure : l’ingérence informationnelle c’est une réalité, et elle a des conséquences.

Alban : D’accord sur le principe. Mais plutôt que toujours dénoncer la propagande russe, il faudrait renforcer l’esprit critique des citoyens. Tant qu’on aura des populations perméables aux fake news, le problème de la manipulation de l’opinion publique ne disparaitra pas, peu importe la source de désinformation.

Lucile : Là-dessus, je te rejoins. L’éducation aux médias et la transparence sont essentielles.

Alban : Voilà un point sur lequel on peut s’accorder.

Chiara : Whaouh, super le sujet sur la Russie ! Mais on ne peut pas ne pas aborder le cas des EU de Trump ! Les EU sont l’épicentre d’un véritable séisme politico-médiatique…

Alice : Moi j’aimerais proposer un sujet sur la désinformation au cœur de la campagne présidentielle américaine.

Alban : Encore les États-Unis ? C’est un sujet rebattu partout dans les médias depuis six mois !

Alice : Pas du tout ! Ce qui se passe là-bas nous concerne tous ! Musk a racheté Twitter, a viré 70 % des employés du réseau social et les contenus sur X ne sont plus modérés.

Melva : Attends…70% !!!

Lucile : Ah oui, il a bloqué sur X des journalistes indépendants qui le critiquaient !

Alice : Ce n’est pas un hasard si Musk soutient Trump…

Chiara : Tu veux dire qu’un réseau social privé est devenu un outil de communication politique dédié à un seul candidat ?

Alice : Complètement ! Trump l’a utilisé pour diffuser des deep fake sur Kamala Harris, sur les migrants et pour alimenter un climat de peur. Tout ça sans modération, et puis certains paient