assez de nourriture, de constater que ta condition physique n’est pas au point, qu’il te manque
un équipement essentiel ou que tu aurais du
apprendre ton nœud d’escalade », enchaînet-il. Et le mental dans tout ça ? « La préparation
psychologique est liée à l’acceptation de l’effort,
du risque, du danger. On apprend à contrôler
ses émotions avec l’endurance physique, lors
des entraînements », confie celui qui avoue aussi
qu’une fois au pied de l’Everest, quand tu le vois
pour la première fois et que tu réalises que c’est
toi qui vas monter au sommet, c’est comme
David contre Goliath. « Ce n’est pas un film. C’est
là. Ça crée nécessairement de grandes peurs
qu’il faut arriver à maîtriser. On se sent tellement
petit et vulnérable devant ce géant puisque l’on
sait que la mort pourrait bien, cette fois, être au
rendez-vous ».
La folie des
hauteurs
photo Jean-Pierre Danvoye | Coucher de soleil sur le Kilimandjaro, vu du camp Shira.
photo François-Guy Thivierge | Antarticque
photo Richard Parks | En direction du Pôle Nord
Celui qui fut l’un des premiers guides de
montagne au Québec a voyagé partout en
France, en Italie et dans les Rocheuses canadiennes, recherchant des sommets aux parois
vertigineuses à escalader durant ses vacances. « Je
dois admettre que nous sommes techniquement
bons comparés aux Européens plus habitués au
trekking, à la marche en montagne, à l’alpinisme
avec piolets et crampons », affirme-t-il, confirmant
du coup l’expertise des Québécois, devenus
spécialistes des rochers et des falaises de glace,
par la force des choses.
Après avoir passé dix années de sa vie à bâtir
et à développer ses entreprises, François-Guy
a l’impression d’avoir fait le tour du jardin. Il
recommence alors à rêver d’escalader l’Everest.
Nous sommes en 2006. Le quarantenaire se
donne deux ans pour se préparer à atteindre ce
sommet qui, encore aujourd’hui, représente le
défi ultime de tous les aventuriers du monde. Il
enchaîne alors les expéditions, commençant par
gravir l’Aconcagua (Argentine) en 2007, puis le
Kilimandjaro (2008). «Mon objectif n’a jamais
été d’escalader les sept sommets, mais pour me
mesurer à l’Everest, il me fallait expérimenter la
haute altitude, à pied, par des chemins classiques,
tester mon corps et s