Découvertes (8e édition) Dec. 2011 | Page 79

assez de nourriture, de constater que ta condition physique n’est pas au point, qu’il te manque un équipement essentiel ou que tu aurais du apprendre ton nœud d’escalade », enchaînet-il. Et le mental dans tout ça ? « La préparation psychologique est liée à l’acceptation de l’effort, du risque, du danger. On apprend à contrôler ses émotions avec l’endurance physique, lors des entraînements », confie celui qui avoue aussi qu’une fois au pied de l’Everest, quand tu le vois pour la première fois et que tu réalises que c’est toi qui vas monter au sommet, c’est comme David contre Goliath. « Ce n’est pas un film. C’est là. Ça crée nécessairement de grandes peurs qu’il faut arriver à maîtriser. On se sent tellement petit et vulnérable devant ce géant puisque l’on sait que la mort pourrait bien, cette fois, être au rendez-vous ». La folie des hauteurs photo Jean-Pierre Danvoye | Coucher de soleil sur le Kilimandjaro, vu du camp Shira. photo François-Guy Thivierge | Antarticque photo Richard Parks | En direction du Pôle Nord Celui qui fut l’un des premiers guides de montagne au Québec a voyagé partout en France, en Italie et dans les Rocheuses canadiennes, recherchant des sommets aux parois vertigineuses à escalader durant ses vacances. « Je dois admettre que nous sommes techniquement bons comparés aux Européens plus habitués au trekking, à la marche en montagne, à l’alpinisme avec piolets et crampons », affirme-t-il, confirmant du coup l’expertise des Québécois, devenus spécialistes des rochers et des falaises de glace, par la force des choses. Après avoir passé dix années de sa vie à bâtir et à développer ses entreprises, François-Guy a l’impression d’avoir fait le tour du jardin. Il recommence alors à rêver d’escalader l’Everest. Nous sommes en 2006. Le quarantenaire se donne deux ans pour se préparer à atteindre ce sommet qui, encore aujourd’hui, représente le défi ultime de tous les aventuriers du monde. Il enchaîne alors les expéditions, commençant par gravir l’Aconcagua (Argentine) en 2007, puis le Kilimandjaro (2008). «Mon objectif n’a jamais été d’escalader les sept sommets, mais pour me mesurer à l’Everest, il me fallait expérimenter la haute altitude, à pied, par des chemins classiques, tester mon corps et s