papillons, habitués plutôt aux moustiques
qu’autre chose. Plusieurs d’entre eux voyaient
un cheval pour la première fois. Il faut savoir
qu’ils ne courent pas les rues à Saluit, à
Aupaluk ou à Kuujjuaq. Il y a eu aussi la rencontre avec les biologistes du Parc national
de Huascarán qui leur ont expliqué la nature
et comment la protéger. Dans la première
partie du voyage, ils ont repeint une partie
d’une école primaire à 3 000 m d’altitude et
planté 200 arbres et arbustes. Pour imprégner le lieu d’un peu de leur culture, ils y ont
créé un « inukshuk » ; une façon de laisser leur
empreinte dans ce coin fabuleux de pays qui leur
faisait chaque jour ouvrir tout grand les yeux.
ANIU – Du flocon de neige à l’iceberg
Un hymne à la nature dans ses expressions les plus
puissantes. Un récit scientifique, un essai poétique qui
transcende l’imaginaire, et qui nous permet de mieux
comprendre le mouvement des glaciers, le parcours de la
banquise, les secrets de l’inlandsis et l’errance de l’iceberg.
208 pages/79,95 $ | www.bernardvoyer.com
Le voyage leur a aussi permis de découvrir à
quel point la réussite vient avec l’effort. Il y a
eu cette ascension jusqu’au point culminant,
soit le passage du col Punta Union à 4 750 m
un trek de sept à neuf heures de marche par
jour. C’est-à-dire, six jours de montées difficiles
qui les a menés au pied du mont Alpamayo et
au cours desquels ils ont du s’acclimater à la
haute montagne, au manque d’oxygène et au
vent qui se lève soudain sur des sentiers non
balisés. La fierté des jeunes, une fois le sommet
atteint, était belle à voir. Le tout a d’ailleurs
été capturé par une équipe de tournage dans le
but de diffuser un documentaire à l’automne.
photo Bernard Voyer | Antarctique
Quelle
chance
considérez-vous
avoir eue dans la vie ? La chance de
pouvoir accomplir mes rêves et celle d’avoir
partagé ma passion avec d’autres passionnés
dont ma compagne Nathalie qui, avec moi, a
escaladé quatre des sept plus hauts sommets
du monde. Et avec mon ami Thierry Petri, avec
qui j’ai traversé la Terre de Baffin, le Groenland
et atteint le pôle Sud.
Quel est votre plus beau souvenir
de montagne? Le Rocher Blanc, bien
sûr. Mais certainement aussi l’atteinte du
pôle Sud, l’endroit le plus lointain et le plus
inhospitalier de la planète. Après deux mois et
demi d’efforts, quand on y arrive, déshydraté,
affamé, courbaturé, il y a cette fierté d’avoir
atteint l’axe de rotation de la Terre, rien de
moins. Et je me rappellerai aussi toujours, bien
sûr, mon arrivée sur le toit du monde, l’Everest,
là où, quand on enlève son gant, on a cette
sensation de toucher le ciel.
photo Bernard Voyer | Vallee du silence (Everest), Nepal
Quel est votre prochain défi ?
Continuer à cultiver l’amour et poursuivre ma
démarche avec les jeunes, en partageant avec
eux la puissance de la nature, l’engagement et
la sauvegarde de l’environnement.
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