Découvertes (8e édition) Dec. 2011 | Page 37

papillons, habitués plutôt aux moustiques qu’autre chose. Plusieurs d’entre eux voyaient un cheval pour la première fois. Il faut savoir qu’ils ne courent pas les rues à Saluit, à Aupaluk ou à Kuujjuaq. Il y a eu aussi la rencontre avec les biologistes du Parc national de Huascarán qui leur ont expliqué la nature et comment la protéger. Dans la première partie du voyage, ils ont repeint une partie d’une école primaire à 3 000 m d’altitude et planté 200 arbres et arbustes. Pour imprégner le lieu d’un peu de leur culture, ils y ont créé un « inukshuk » ; une façon de laisser leur empreinte dans ce coin fabuleux de pays qui leur faisait chaque jour ouvrir tout grand les yeux. ANIU – Du flocon de neige à l’iceberg Un hymne à la nature dans ses expressions les plus puissantes. Un récit scientifique, un essai poétique qui transcende l’imaginaire, et qui nous permet de mieux comprendre le mouvement des glaciers, le parcours de la banquise, les secrets de l’inlandsis et l’errance de l’iceberg. 208 pages/79,95 $ | www.bernardvoyer.com Le voyage leur a aussi permis de découvrir à quel point la réussite vient avec l’effort. Il y a eu cette ascension jusqu’au point culminant, soit le passage du col Punta Union à 4 750 m un trek de sept à neuf heures de marche par jour. C’est-à-dire, six jours de montées difficiles qui les a menés au pied du mont Alpamayo et au cours desquels ils ont du s’acclimater à la haute montagne, au manque d’oxygène et au vent qui se lève soudain sur des sentiers non balisés. La fierté des jeunes, une fois le sommet atteint, était belle à voir. Le tout a d’ailleurs été capturé par une équipe de tournage dans le but de diffuser un documentaire à l’automne. photo Bernard Voyer | Antarctique Quelle chance considérez-vous avoir eue dans la vie ? La chance de pouvoir accomplir mes rêves et celle d’avoir partagé ma passion avec d’autres passionnés dont ma compagne Nathalie qui, avec moi, a escaladé quatre des sept plus hauts sommets du monde. Et avec mon ami Thierry Petri, avec qui j’ai traversé la Terre de Baffin, le Groenland et atteint le pôle Sud. Quel est votre plus beau souvenir de montagne? Le Rocher Blanc, bien sûr. Mais certainement aussi l’atteinte du pôle Sud, l’endroit le plus lointain et le plus inhospitalier de la planète. Après deux mois et demi d’efforts, quand on y arrive, déshydraté, affamé, courbaturé, il y a cette fierté d’avoir atteint l’axe de rotation de la Terre, rien de moins. Et je me rappellerai aussi toujours, bien sûr, mon arrivée sur le toit du monde, l’Everest, là où, quand on enlève son gant, on a cette sensation de toucher le ciel. photo Bernard Voyer | Vallee du silence (Everest), Nepal Quel est votre prochain défi ? Continuer à cultiver l’amour et poursuivre ma démarche avec les jeunes, en partageant avec eux la puissance de la nature, l’engagement et la sauvegarde de l’environnement. decouvertesmag.com | 37