par
photo Bernard Voyer, Antarctique
photo Bernard Voyer | Mont Vinson, Antarctique
Diane Laberge
Vous êtes né à Rimouski, au bord
de la mer. Comment un homme
du fleuve devient-il homme des
montagnes ?
C’est en regardant l’horizon fluvial que j’ai
commencé à m’interroger sur ce qui se passait
au delà de l’horizon. Grimper dans les arbres
ou sur les rochers aidait peut-être à voir plus
loin, mais ne répondait pas à ma question.
J’ai grimpé les sept ou huit mètres du Rocher
Blanc, là où nous avions un chalet au bord de
la mer. Je devais avoir cinq ans. À son sommet, je me sentais grand et fort. J’étais bien
là-haut. J’avais déjà ce sentiment d’avoir
réussi quelque chose. Entre le Rocher Blanc et
l’Everest, il s’est passé plusieurs décennies. On
peut donc dire que j’ai consacré une grande
partie de ma vie à courir après l’horizon.
Petit, je n’aimais pas la chaleur. J’ai toujours
été attiré par le froid. Les montagnes se sont
imposées d’elles-mêmes sur mon parcours.
Quel a été l’élément déclencheur
qui a fait de vous l’explorateur que
vous êtes ?
Mes parents n’étaient ni sportifs ni même
aventuriers. Disons que je ne me rappelle pas
qu’il y ait eu un déclencheur. Q