Découvertes (8e édition) Dec. 2011 | Page 35

par photo Bernard Voyer, Antarctique photo Bernard Voyer | Mont Vinson, Antarctique Diane Laberge Vous êtes né à Rimouski, au bord de la mer. Comment un homme du fleuve devient-il homme des montagnes ? C’est en regardant l’horizon fluvial que j’ai commencé à m’interroger sur ce qui se passait au delà de l’horizon. Grimper dans les arbres ou sur les rochers aidait peut-être à voir plus loin, mais ne répondait pas à ma question. J’ai grimpé les sept ou huit mètres du Rocher Blanc, là où nous avions un chalet au bord de la mer. Je devais avoir cinq ans. À son sommet, je me sentais grand et fort. J’étais bien là-haut. J’avais déjà ce sentiment d’avoir réussi quelque chose. Entre le Rocher Blanc et l’Everest, il s’est passé plusieurs décennies. On peut donc dire que j’ai consacré une grande partie de ma vie à courir après l’horizon. Petit, je n’aimais pas la chaleur. J’ai toujours été attiré par le froid. Les montagnes se sont imposées d’elles-mêmes sur mon parcours. Quel a été l’élément déclencheur qui a fait de vous l’explorateur que vous êtes ? Mes parents n’étaient ni sportifs ni même aventuriers. Disons que je ne me rappelle pas qu’il y ait eu un déclencheur. Q