Critica Massonica N. 0 - gen. 2017 | Page 13

juges de paix une déclaration portant la liste de toutes les loges reconnues à travers le pays par leurs Grands Maîtres respectifs , avec les lieux et dates de tenues . Chaque loge devra tenir un registre où chaque membre déclarera lors de sa réception qu ’ « il est sincèrement attaché à la constitution , au gouvernement de ce royaume par le roi , les Lords et les Communes , comme la loi l ’ établit ». Ce registre doit être tenu à la disposition et à l ’ inspection des magistrats locaux . Les Grandes Loges seront officiellement responsables de la police maçonnique , et les loges dont les noms n ’ apparaîtront pas sur les listes remises par les Grands Secrétaires seront considérées comme des coalitions criminelles . A ce point des débats , les francs-maçons peuvent s ’ estimer plus que satisfaits : ils ont non seulement écarté la menace d ’ une mise hors-la-loi , mais en se rapprochant de Pitt ils sont devenus des instruments reconnus de l ’ application de la dite loi .
A la Chambre des Lords , le débat est ouvert par le Foreign Secretary , Lord Grenville , c ’ est-à-dire par un propre membre du gouvernement de Pitt . S ’ il admet que les loges britanniques ne montrent aucune hostilité envers l ’ Etat , Grenville se fait l ’ écho de la conduite réputée criminelle des sociétés maçonniques dans les pays étrangers . Il considère que les dispositions spécifiques à la Franc-maçonnerie prévues dans le projet d ’ amendement constituent une « anomalie juridique »: le Parlement ne peut pas accorder en droit un pouvoir d ’ auto-régulation aux Grandes Loges sur le fonctionnement desquelles il n ’ a aucune prise , puisqu ’ il ne contrôle ni l ’ élection ni nomination des officiers . Mais les attaques viennent surtout du comte de Radnor lors de la troisième lecture du projet devant la Chambre des Lords en juin 1799 . L ’ orateur propose un amendement pour supprimer le statut dérogatoire des francs-maçons . Il souligne qu ’ il n ’ appartient pas à l ’ ordre et que dans les circonstances extraordinaires actuelles , il est sage de ne pas accorder de faveur particulière à la Franc-maçonnerie . Il s ’ appuie sur les Proofs of a Conspiracy du « très érudit Professeur » Robison ( 1797 ), qui ont révélé sans doute possible l ’ universelle conspiration des Illuminati , dont la Grande-Bretagne n ’ est pas exempte , et mis l ’ accent sur leur volonté d ’ effacer les identités nationales . C ’ est la première référence aux Proofs of a Conspiracy dans les débats parlementaires . Il n ’ est plus ici question comme au tout début des débats du champ d ’ application de la loi sur les associations qui inclurait ou non la Franc-maçonnerie , de la même façon qu ’ on discute au même moment de son application aux Inns of Court ou aux sociétés d ’ astronomie – Pitt craignant qu ’ elles abritent des sociétés politiques . La Franc-maçonnerie est visée ès-qualités , pour ellemême , sur la base de révélations anti-maçonniques .
Significativement , le duc d ’ Atholl , membre de la Chambre des Lords , monte à nouveau en première ligne . Comme Grand Maître des Anciens , il peut attester de la
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Duca di Atholl