14 compagnons dépassement
Représentation à la peinture acrylique d ' un chérubin tenant un compas .
moi qui avais vécu seule à Reims pendant un an , et cela d ’ autant plus que la maison de Strasbourg accueille une grande communauté d ’ une centaine de jeunes ! Mais j ’ ai fini par m ’ adapter . Quelques mois m ’ ont été nécessaires pour me décider à candidater à l ’ Adoption . Effectivement , j ’ avais vraiment besoin de temps pour être sûre de mon choix , car je ne m ’ engage jamais à la légère .
UNE VRAIE RÉVÉLATION À l ’ origine , je m ’ étais lancée dans la peinture en bâtiment par obligation , mais en définitive , je me suis aperçue lors de mon apprentissage que j ’ aimais l ’ ambiance de chantier , le fait de travailler dans des endroits toujours différents et le contact avec les clients . Je me suis rendue compte aussi que c ’ était un métier aux champs d ’ intervention très variés dans les finitions du bâtiment . Moi qui n ’ avais jamais travaillé en entreprise , c ’ était aussi la découverte positive du monde professionnel . Tout cela m ’ a donné envie d ’ en savoir encore plus dans le domaine de la peinture en bâtiment et de ne pas me réorienter dans la peinture décorative comme décidé initialement . Une année me semblait totalement insuffisante pour faire le tour du sujet . Comme je suis quelqu ’ un qui se lasse vite , j ’ appréciais le fait de pouvoir changer souvent d ’ environnement grâce au Tour de France . J ’ étais extrêmement enthousiasmée par le fait de pouvoir faire une étape à l ’ étranger .
Ayant étudié le japonais , c ’ était l ’ occasion pour moi d ’ aller travailler dans ce pays et de réaliser un rêve !
À L ’ ORIGINE , JE M ’ ÉTAIS LANCÉE DANS LA PEINTURE EN BÂTIMENT PAR OBLIGATION , MAIS EN DÉFINITIVE , JE ME SUIS APERÇUE LORS DE MON APPRENTISSAGE QUE J ’ AIMAIS L ’ AMBIANCE DE CHANTIER , LE FAIT DE TRAVAILLER DANS DES ENDROITS TOUJOURS DIFFÉRENTS ET LE CONTACT AVEC LES CLIENTS .
Il y a deux ans , j ’ ai pu vivre cette superbe expérience très dépaysante , pendant laquelle j ’ ai fait de la plâtrerie traditionnelle japonaise . Mais l ’ année de mon Tour qui m ’ a le plus marquée est la première , quand j ’ étais en apprentissage chez deux Meilleurs Ouvriers de France , père et fils . Étant âgée de 19 ans , c ’ était ma dernière chance de participer au concours Un des Meilleurs Apprentis de France et aux WorldSkills . J ’ ai donc participé aux deux , en préparant en parallèle mon CAP . Les anciens ayant jugé que cela faisait beaucoup sur un temps court , ils ont proposé que mon travail d ’ Adoption
soit aussi ma pièce MAF . Pour cela , j ’ ai travaillé sur deux portes isoplanes s ’ ouvrant comme un livre sur lesquelles j ’ ai appliqué des enduits décoratifs , du papier peint , des peintures laquées et effectué des dégradés . Grâce à cette pièce sur laquelle j ’ ai passé beaucoup de temps , j ’ ai obtenu une médaille d ’ or nationale . Même si mes patrons , me jugeant trop inexpérimentée , avaient essayé de me dissuader de participer aux WorldSkills , j ’ avais vraiment envie de savoir quel était mon niveau de compétences . Cependant , après avoir été sélectionnée en Alsace , je ne suis arrivée que quatrième aux sélections de la grande région .
Après cette première année très intense , sur les conseils des Compagnons , j ’ ai intégré une très bonne entreprise à Dunkerque . Cela a été une étape marquante , car je me suis très bien entendue avec mon patron qui avait trois fils Compagnons . Puis , je suis partie pour Dijon où j ’ ai préparé mon année à l ’ étranger ; je travaillais également dans une entreprise très intéressante . Durant mon séjour au Japon , j ’ ai attendu l ’ aval des anciens pour planifier mon travail de Réception . Quand ils me l ’ ont suggéré , j ’ ai été très contente non seulement de pouvoir faire bientôt partie de ceux qui réalisent un « chef-d ’ œuvre », mais aussi de savoir que les anciens m ’ en pensaient capable . Au Japon , après un temps de réflexion , j ’ ai eu envie de travailler un plafond avec
# 305 / Mars 2021