Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 61

d ’ ailleurs évoquée hier à l ’ exploitation littéraire chez Voltaire , Micromégas , Gulliver et combien d ’ autres contes populaires sans oublier les contes qui ont inspiré Rabelais par des géants très sympathiques . On peut tout mettre dans la catégorie « géant » semble-t-il du point de vue littéraire mais ça vaudrait la peine d ’ en faire une étude plus précise . D ’ autant plus que , comme dans tout problème de réflexion et de pensée , la langue joue un rôle fondamental . Nous discutions de termes qui pour certains n ’ ont aucun contenu , pour d ’ autres sont des termes sacrés , des mots qui ont des sens multiples et qui n ’ ont leur véritable sens que dans un certain contexte . Mais on ne s ’ en rend pas compte et donc , on se dispute , on s ’ affronte ou on se met d ’ accord sur des choses qui n ’ ont pas de substance , qui n ’ ont pas de consistance . Il y a combien de mots qui correspondent à des choses qui n ’ existent pas . Et combien de choses qui existent , qui n ’ ont pas encore trouvé leur nom peut-être . Il y a donc un problème de langage important . En fait , on peut dire que les problèmes que nous avons agités et d ’ autres qui viendront illustrent l ’ éternel débat , l ’ éternel combat parfois même entre le cœur et la raison . Et sur ce plan , je voudrais terminer en vous donnant une référence que j ’ ai beaucoup admirée . Si vous allez au Québec ou si vous passez par Montréal , essayez au moins de jeter un coup d ’ œil ou d ’ acheter ce livre qui n ’ est pas trouvable ici ou difficilement comme toujours . Ce livre s ’ appelle : La Mort . Il est signé de deux grands chercheurs Québécois , l ’ un qui s ’ appelle Richard Béliveau et l ’ autre Denis Gingras . Mais ce qui m ’ importe c ’ est le sous-titre du livre : Mieux la comprendre et moins la craindre , mieux célébrer la vie . C ’ est aux éditions du Trait-Carré paru en 2010 à Montréal et cerise sur le gâteau , ce livre scientifique extrêmement sérieux , magnifiquement illustré sur le plan esthétique se termine , tenez-vous bien , par quelques pages d ’ humour . Un recueil de blagues sur la mort . Je trouve ça magnifique parce que c ’ est de nouveau une victoire de la vie et ça me parait essentiel sur le plan philosophique . Je vous remercie .
Intervenant : Je voulais simplement , j ’ approuve tout à fait ce que Monsieur Voisin vient de transmettre et je le remercie vraiment de la profondeur de son analyse et quelque chose de très symbolique , de sociétal , chaque fois qu ’ il y a une profanation de cimetière , de voir à quel point l ’ émotion populaire se manifeste , alors que pour une simple agression banale dans le coin d ’ une rue il y a énormément moins d ’ émotions déployées , je trouve ça sidérant .
Jean-Pierre Denefve :
Dans l ’ ouvrage de Monsieur Monestier sur les monstres et qui a été de multiples fois réédité , présent ici à la librairie , il y a une liste de femmes géantes , mais cette liste est beaucoup moins longue , beaucoup moins élaborée . La période riche en géants de foire , 1870-1910 , est aussi une période où la morale s ’ est vite prononcée contre les exhibitions de femmes sur les foires en considérant que contrairement aux hommes , elles portaient atteinte aux bonnes mœurs . Et donc très vite , un certain nombre de dispositions ont été prises pour limiter cette exhibition . Je me souviens à Mons notamment quand j ’ étais très jeune d ’ avoir vu Rita , la femme la plus grosse du monde , se retirer derrière un paravent et faire semblant , probablement , de se déshabiller . Vous voyiez surgir une immense culotte sur le paravent . On peut imaginer qu ’ en 1890 ceci pouvait provoquer un émoi que l ’ église , pour la bonne moralité a tout de suite pointé . Pour introduire l ’ intervention de monsieur Van Caenegem qui est conservateur du trésor et de la collégiale sainte Waudru , je rappelle qu ’ en 2000 a eu lieu à Paris une exposition qui s ’ appelait la mort n ’ en saura rien , dont le commissariat était assurée par Yves Le Fur dans ce qu ’ on appelait avant « le musée des colonies » et qui était en fait ce qui deviendra le musée du quai Branly . Cette pièce se trouvait dans l ’ entrée , il s ’ agit d ’ un corps , -dont Benoit parlera - qu ’ on appelle une fausse relique . Ce sont des reliques qui ont été exhumées sous les catacombes après le Concile de 30 , reliques dont les os ont été montés par un orfèvre allemand d ’ Augsbourg au 18 ème s . Ça nous rapproche de Julius Koch parce que cette relique-ci , Saint Pancras , se trouve dans l ’ église de Will en
61