Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 54
On pourrait l’assimiler à une forme d’agonie, ici d’agonie psychique qui peut dans certaines
conditions évoluer vers des états déficitaires. Je renvoie ici aussi à une notion
d’anéantissement et de déshumanisation. Telle que par exemple, ceux qui ont été témoins
dans la découverte des camps de concentration.
Une autre notion intéressante à poser est la notion de traumatisme vicariant qui renvoie ici
au fait d’être en contact avec des victimes de traumatisme, les professionnels d’une
intervention de crise : les pompiers, des soignants, des policiers.
Je ne vais pas détailler ici un des états bien décrit dans notamment le fameux DSM qui est,
vous le savez, l’ouvrage des références en matière de recherche et de diagnostic en
psychiatrie.
Il décrit un état de stress post-traumatique qui correspond à cet état de stress dépassé et
durable.
Simplement j’attire votre attention sur cette idée de confrontation à la mort qui se manifeste
par des symptômes d’intrusion comme par exemple le fait de faire des rêves répétitifs,
relatifs à la situation traumatique qui a été vécue ou, des comportements d’évitement du lieu
où le traumatisme, ou plutôt le trauma a été vécu.
Mais par effet tache d’huile, le risque de proche en proche pousse à éviter des lieux qui y
ressemblent.
Ceci peut même aboutir à des situations où la personne ne bouge plus de son domicile.
Toute une série de symptômes neurovégétatifs conduisent à une souffrance psychique et à
un fonctionnement social altéré.
La monstration des corps peut-elle être traumatisante ? Quels en sont les facteurs de
risques ? Il y a toute une série de facteurs liés, préalables au traumatisme, qui peuvent faire
en sorte que certaines personnes vont être sensibles ou à des situations traumatiques, ou à
des éléments liés au trauma lui-même.
Comme par exemple la sévérité de l’événement traumatique ou le type d’événement.
J’insiste ici sur l’intention de nuire qui selon certains auteurs peut rendre le vécu traumatique
plus intense. Et puis des situations, des facteurs post-traumatiques, essentiellement liés au
soutien social, qui sera, s’il est là et de bonne qualité, un facteur plutôt de protection.
S’il est absent ça devient évidemment un facteur de risque d’évolution vers des stress post-
traumatiques.
Vous voilà donc avertis des facteurs de risques.
Alors, la deuxième idée que je voulais vous proposer est la notion de mort qui fait partie de la
vie.
C’est un truisme de dire que nous sommes tous confrontés à la mort.
Nos proches décèdent, les célébrités décèdent.
Ces événements dans nos sociétés et dans toutes les sociétés en principe, sont très
ritualisés. Cela passe par des codes, et ces codes, en amont, nous préparent à ce qu’on va
voir. Ils nous accompagnent lorsqu’on voit et nous permettent d’élaborer une défense
lorsqu’on a vu.
Alors pour ça, une petite anecdote peut-être : elle m’intriguait finalement cette conférence.
Donc j’ai fait une petite enquête personnelle dans mon entourage et on m’a raconté cette
anecdote-ci. C’est une maman qui se rend chez sa voisine, avec ses enfants et comme ils y
sont habitués, ils rentrent dans le domicile, sans frapper et là, ils sont confrontés à un
cercueil ouvert. Les enfants voient le cadavre. Donc on est en plein dans le sujet. Je vous
rassure tout de suite, la maman et les enfants vont très bien, psychiquement mais ça a laissé
une trace : ça a laissé un souvenir. Et on voit ici qu’il y a eu absence de code. Dans l’espèce
ici, une « décoration », quelque chose qui avertit à l’entrée de la maison que là il y a un mort.
C’est une tendance de notre société d’escamoter, sinon le mot en tout cas la mort et d’y être
confronté sans qu’il y ait des codes avertisseurs. Evidemment ce n’est pas la même chose
que si cette maman avait décidé de rendre visite avec ses enfants à un mort. Elle aurait pu
les préparer et il y aurait eu un accueil. On voit qu’il y a des codes qui sont nécessaires pour
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