Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 28
conscient de son infirmité, eût apprécié que son cas pût permettre de mieux connaître sa
pathologie et d’en instruire les étudiants et les visiteurs éclairés.
Rôle pédagogique et scientifique de restes humains tels ceux de Julius Koch
au sein des conservatoires d’anatomie humaine.
Stéphane Louryan, Mathilde Daumas,Philippe Lefèvre,
Bertrand Pasture,
Nathalie Vanmuylder
Laboratoire d’Anatomie, Biomécanique et Organogenèse, Université Libre de Bruxelles,
Faculté de Médecine, route de Lennik, 808, 1070 Bruxelles ;
Muséum régional des Sciences Naturelles de Mons
Courriel : [email protected]
Introduction
Nous souhaitons d’abord remercier les organisateurs de nous avoir invités, et à travers nos
personnes d’avoir convié notre laboratoire non seulement à participer à cette session mais
également à nous joindre à cette aventure dans laquelle nous fûmes plongés grâce à
Nathalie Nyst, du réseau des musées de l’ULB et à Bertrand Pasture, conservateur du
Muséum régional des Sciences Naturelles de Mons.
La première partie de l’exposé sera consacrée à l’analyse de la pathologie dont souffrait
Julius Koch, et la seconde à insister sur l’importance de conserver de tels vestiges dans nos
musées, aux fins d’éducation et de recherche.
Analyse des restes de Julius Koch.
Il est évident que la première chose qui frappe le visiteur est la grande taille du sujet qui
mesurait 2 m 59 pour un poids de 168 kg. Ainsi Julius Koch peut clairement s’inscrire dans la
catégorie des géants Atlas, conservé au Musée d’Anatomie de l’ULB, et rapporté à un fémur
« classique », aux fins de comparaison.
Fig. 1 : comparaison du fémur du géant Atlas (à gauche) à un fémur ordinaire (Musée d’Anatomie de
l’ULB)
L’analyse du crâne nous révèle des anomalies très intéressantes (Fig. 2). En effet, tant
l’observation externe que l’examen des reconstructions 3D pratiquées en tomodensitométrie
dans notre laboratoire nous montrent un développement spectaculaire de l’os frontal et
surtout de la mandibule, très caractéristiques de la pathologie appelée acromégalie, qui, liée
au gigantisme, nous suggère la présence d’une tumeur bénigne de la glande hypophysaire,
avec sécrétion anormalement élevée d’hormone de croissance.
Fig. 2 : photographie du crâne de Koch (à gauche) et reconstruction 3D en scanner. Démonstration de
l’hypertrophie majeure de la mandibule.
L’analyse anthropologique du squelette révèle des mesures « hors normes », conformes aux
données connues dans l’acromégalie. Diverses lésions dégénératives sont observées, par
exemple au niveau de la colonne, des pieds, alors même que l’analyse structurale des os
démontre un statut juvénile de ceux-ci. Les lésions dégénératives sont à mettre en relation
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