Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 121

Pierre Gillis : J’ai un peu l’impression qu’il y a une question pratiquement d’ordre terminologique. Je trouve effectivement, que le squelette de Julius Koch est un « spécimen anatomique », je pense que c’est la meilleure manière, la plus simple en tout cas de le définir. Je dirais que la seule question à laquelle, moi je suis vraiment sensible, et sur laquelle j’ai envie de me pencher, n’est pas de l’ordre de « est-ce qu’il mérite d’être enterré ou pas ? », (…), mais « quel intérêt y a-t-il à l’exposer dans un musée ? ». On peut répondre, sous différents angles. Premier angle : celui qui a été défini ou exposé hier par Stéphane Louryan avec effectivement un intérêt de type médical sur les pathologies dont il a souffert. Deuxième angle : on peut accompagner ça d’un discours, je dirais historique, évoquant comment il a été amené à être exhibé en foires ? ». Troisième angle : « dans quelle société vivait-il ? Comment cette société traitait - elle effectivement ce genre d’anomalies ? » Trois questions qui à mon sens ont un énorme intérêt et qui sont tout à fait de l’ordre de celles qu’on peut contribuer à expliciter dans un musée. Je trouve que la question : « a-t-il droit à un enterrement, au sens traditionnel ? », pour moi, est dérisoire. Jacky Legge : La notion de « trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles » est une notion récente. Avant même que la commission soit créée, il y avait eu une liste de professeurs d’université qui avaient établi un panel d’objets qui étaient d’une façon claire des « trésors ». Une commission s’est créée il y a huit ans si mes souvenirs sont bons, dans laquelle siègent des professeurs d’université, des scientifiques des représentants philosophiques et politiques. Ce sont les quatre partis qui désignent un représentant. Les dossiers sont établis par les membres de la commission avec la complicité des propriétaires ou pas. Un membre de la commission peut traiter d’un dossier sans que le propriétaire soit au courant. Le dossier est présenté en commission. Un vote induit une proposition à la ministre. Si le vote est positif, l’objet ou l’œuvre d’art est proposé à la ministre qui, à ma connaissance, a toujours donné une suite positive à tous les avis. A partir de ce moment-là, l’élément est reconnu comme trésor. Un contact a lieu avec le propriétaire pour l’informer. Il n’y a pas encore eu d’opposition de propriétaires, en tout cas pour les dossiers qui sont clôturés, peut-être avec des propriétaires privés ? Une fois que l’objet est classé, le ministre doit donner un avis par rapport à la volonté de le vendre, de le céder, de le faire participer à une exposition, de le faire sortir, pour restauration également. Il y a des exigences. Il peut y avoir une participation financière pour des dépenses occasionnées pour le maintien ou la restauration. A partir de là, l’objet fait partie d’une liste des « trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles ». Ils sont classés en diverses catégories, par exemple l’un des premiers ordinateurs (la calculatrice numérique). Les archives de Henry Van de Velde… Nathalie Nyst : Il y a eu quelques pièces classées en « sciences techniques et industrie », comme la dynamo de Gramme… 121