Cap sur Maurice Immobilier - 2019 Cap sur Maurice Destination Immobilier - Edition 2 | Seite 42
À LA DÉCOUVERTE DE L’ÎLE MAURICE
Jacqueline Dalais, Grande Dame
de la Gastronomie Mauricienne
Peu de gens le savent, mais un des fleurons de
l’hôtellerie mauricienne, Shangri-La’s le Touessrok, a
été bâti là où Jacqueline et son mari Cyril Dalais avaient
construit un hôtel de 14 chambres en 1969…
L’histoire du Touessrok débute en fait en 1915.
Henri Wiehé, dit Père Coco, grand-père maternelle
de Jacqueline, découvre lors d’une tournée dans ses
champs de cannes, un petit bijou posé sur le lagon
cristallin près de Trou d’Eau Douce. Il décide de l’offrir
à sa femme, Hilda, moyennant un bail d’une roupie par
mois. Alors appelée l’île aux lièvres, elle fut rebaptisée
Touessrok par Mme Wiehé, en souvenir de leur Bretagne
natale où se trouvait une autre île, Tuerocs.
Jacqueline se lance alors à fond derrière les
fourneaux, se plonge dans les livres de recettes, suit à
la lettre les conseils de sa mère, et de ses mains naissent
des plats qui vont très vite faire accourir les employés
des sucreries de Fuel et de Constance. « À l’époque, il
n’y avait pas encore de touristes. Ce sont surtout les
employés des sucreries qui venaient passer le week-
end au Touessrok ». Mais Maurice venait d’accéder à
l’indépendance et l’Office du Tourisme commençait
de petites campagnes de promotion. « Les premiers
étrangers que j’ai accueillis étaient des Italiens que
Régis Fanchette m’avait amenés. »
C’est surtout la qualité de la table de Jacqueline qui
va forger la réputation du Touessrok. À tel point qu’elle
ne cache pas sa surprise et sa joie de voir débarquer
un beau jour, le grand chanteur belge Jacques Brel. Le
Touessrok avait pris son envol mais le malheur vint
frapper ses ailes en 1975. Cyril, atteint d’un cancer doit
se faire soigner en Grande-Bretagne. Toute sa famille
l’accompagne. Ils y resteront trois ans et devront
se résoudre à vendre leur propriété. C’est le groupe
Sun International qui va racheter le bail et en faire le
Touessrok connu de tous et qui est passé aujourd’hui
sous l’enseigne Shangri-La.
Pour Jacqueline le mauvais sort continue de
s’acharner. Fin décembre 1978, son mari décède, la
laissant avec quatre enfants âgés de sept ans à six
mois. Mais cette battante refuse de baisser les bras
et contre l’avis de sa belle famille, se lance dans
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