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In ’ entreprise

le plus élevé de l ’ enseignement supérieur au Cameroun . Pas de nature à se contenter des amphithéâtres camerounais , il développe des compétences qui font qu ’ on le sollicite dans plusieurs universités françaises , mais aussi africaines . Cependant , c ’ est en faisant des consultations pour les organisations internationales ( Banque des Etats de l ’ Afrique centrale , agences onusiennes en charge des questions économiques et de développement , Bureau international du Travail ) qu ’ il démontre une vision singulière pour le développement économique de l ’ Afrique . Le 09 octobre 2003 , il est porté à la tête du Programme de Formation en Gestion de la Politique économique ( PFGPE ), un cadre d ’ apprentissage hébergé par l ’ Université de Yaoundé II
et co-financé par la Banque mondiale et l ’ African Building Capacity Foundation . Il recycle les fonctionnaires de l ’ Afrique francophone en charge des questions économiques et des finances dans leurs pays respectifs .
A la tête du PFGPE , le Prof . Tsafack Nanfosso multiplie les consultations . Il lui arrive même d ’ aller jusqu ’ au Qatar , comme en octobre 2013 , pour étaler son savoir . Dans les couloirs des salons huppés de Yaoundé , on le dit très « consulté indirectement par le chef de l ’ Etat sur les questions économiques », sans que lui-même ne confirme cette posture . Toujours est-il qu ’ en 2011 , dans une conférencedébat tenue à l ’ amphithéâtre Hervé Bourges de l ’ Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l ’ Information et de la Communication de
l ’ Université de Yaoundé II , il indique une déception : « La fonction de conseiller est souvent très frustrante . Vous dites ce qu ’ il faut faire . On sait que vous avez raison . Mais on fait exactement autre chose . On vous a payé pourtant pour donner des conseils . C ’ est frustrant ». Le propos passe inaperçu . Enfin , pour la majorité des auditeurs , essentiellement étudiants en communication .
A la sortie de cet échange à l ’ ESSTIC , nous faisons partie des deux apprenants du journalisme qui suivent l ’ économiste pour une discussion prolongée . Nous sommes ce jour là avec Stéphane Kungne , aujourd ’ hui en charge des questions économiques au sein de la chaîne de télévision panafricaine Africanews , la filiale d ’ Euronews qui produit ses
programmes à Pointe-Noire . Nous voulons savoir ce qui freine l ’ économie camerounaise d ’ après notre interlocuteur . Il prend une trentaine de minutes , alors que son chauffeur a déjà démarré la voiture , et il nous répond : « Les amis , c ’ est très simple . On ne produit pas , ou du moins pas assez . On dit qu ’ on est le grenier de l ’ Afrique centrale . Mais on importe le maïs , le maïs rendez-vous compte ! On a du retard en presque tout . On importe tout , y compris les meubles . Or , on a les terres et un climat favorable et des Hommes pas si bêtes que cela . Donc , on ne travaille pas assez . On se contente des discours . Il faut que votre génération passe à l ’ action ». Fin d ’ une brève leçon magistrale .
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