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responsable. Celle-ci dépend du ministère des Finances. Il y a certains de ces produits qui ne payent pas les taxes douanières, puisque les auteurs de ces importations réussissent souvent à corrompre des agents douaniers. D’ autres par contre font entrer leurs marchandises par la voie de la contrebande », souligne-t-il.
Toujours au cours cette année 2015, le Cameroun mène un combat acharné contre Boko Haram dans l’ Extrême-Nord du pays, aux frontières avec le Nigéria. A l’ Est, le pays doit faire face à une poche d’ insécurité à l’ Est, à la frontière avec la République Centrafricaine. Jacquis Kemleu rallie les entreprises membres de l’ Asroc à la cause de ces combats menés par l’ armée. Il est décidé que chaque membre de ce patronat contribue en faisant des dons à partir de ses produits. En fin février 2015, c’ est une
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cargaison de dix mille cartons d’ huile et de savons que le SG de l’ Asroc convoie à la base aérienne militaire de Yaoundé et remet au ministre de la Défense d’ alors, Edgar Alain Mebe Ngo’ o. Valeur estimative: 01 milliard 65 millions F CFA. « Ces crises sécuritaires ont ralenti de 40 % les exportations du savon produit au Cameroun vers les pays de la sous-région. Il était donc d’ intérêt pour l’ Asroc d’ encourager les forces de défense en leur offrant du savon et de l’ huile. Après une journée au front, il faut que nos soldats soient capables de se laver la figure au moins. L’ huile leur permet d’ avoir des petits repas. Donc, c’ était notre façon de contribuer à la lutte contre ces ennemis de la paix. Il faut que les corridors douaniers que nous utilisons pour pouvoir mener à bien nos opérations soient libérés. Le corridor d’ accès au Tchad, par exemple, était bloqué à cause de cette |
guerre. Or, ce pays reçoit la plus grande partie du savon produit au Cameroun et sert aussi de transit pour accéder au Soudan », justifie Jacquis Kemleu.
Quand on lui demande de faire le bilan de son action à la tête de l’ exécutif de l’ Association des Raffineurs Oléagineux du Cameroun, celui qui est originaire de la ville de Dschang, à l’ Ouest du Cameroun, se dit satisfait. Il affirme par exemple que « les 20 000 tonnes d’ huiles raffinées qui entraient au Cameroun de façon presque irrégulière sont réduites aujourd’ hui à moins de 5 000 tonnes ». Il représente une filière qui a investi environ 650 milliards de F CFA et qui emploie 50 000 personnes. Le secteur se situe au troisième rang des exportations du Cameroun. Le pays domine la sous-région Afrique centrale en matière d’ approvisionnements en savons
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et en huiles raffinées. « Le président de l’ association [ Hazim Hazim, PDG de SCR Maya et Cie, NDLR ] est très satisfait et il me l’ a dit personnellement. Ils sont surtout surpris du courage que je mets dans mon travail », dixit le SG. Il milite pour un protectionnisme qui consisterait à interdire pour un certain temps les importations des huiles végétales raffinées au Cameroun. Car, dit-il, les entreprises nationales ont démontré leurs capacités à approvisionner le marché et même à exporter. D’ ailleurs, les capacités de raffinage ne font qu’ augmenter. Par exemple, Huilerie alimentaire et chimique du Cameroun( HACC), une entreprise qui produisait jusqu’ ici du savon de ménage, vient d’ achever la construction d’ une usine de raffinage d’ huile de palme d’ une capacité de 100 tonnes par jour. Le début de la production est prévu pour mars 2017. |