Business Management Africa - Novembre - Décembre 2016 Edition d'Octobre 2016 | Page 15

Autodidactique

Leaders

de devenir l’ un des hommes les plus célèbres de son pays. C’ est que, le désormais patron de la Zungu Investments Company Limited est connu pour avoir conçu un programme de formation en leadersship pour le compte de la l’ université de Harvard, le symbole de la puissance de l’ enseignement supérieur des Etats unis. Shezi se dit alors: « s’ il a pu y arriver, pourquoi pas moi? ». Sa vie de battant commence au secondaire alors qu’ il a 12 ans. Ce zulu, quand il n’ est pas en classe, vend des « muffins », des beignets, pour faire court. Une activité qui fait de lui un sujet de moquerie de la part de ses camarades de classe.
Des économies mises de côté permettent à Sandile Shezi de franchir un cap. Désormais, c’ est dans le prêt-à-porter qu’ il se lance. Sa stratégie pour écouler sa marchandise, le porte-à-porte. Et c’ est en faisant cela qu’ il dit avoir appris
les règles les plus fondamentales des affaires: acheter, écouler, faire du bénéfice, savoir quand et à qui vendre à un faible coût ou à un prix
élevé. Bref, la météo du business. Les études secondaires achevées, l’ enfant des bidonvilles est admis au Durban Institute of Technology. Nous
sommes en 2011. Là, avec un camarade de classe, il fonde l’ association des étudiants en relations publiques. Le leader naît. Au bout de deux années, il obtient le « National Diploma » en relations publiques, publicité et communication appliquée. Cependant, les études « longs courriers »- comme on sait le dire en Afrique centrale-, ce n’ est vraiment pas son hobby. Pourquoi? Parce qu’ en étant étudiant, le jeune homme qui a, à peine la vingtaine à ce moment là, s’ intéresse au « forex trading », le courtage financier. Une sorte de marché où on échange les devises monétaires toujours en paire, dans le but de se faire du bénéfice. Et pour réussir, il faut avoir l’ intelligence nécessaire pour anticiper sur les cotations. Ici, les fluctuations sont quotidiennes. Un manque de vigilance, et le trader devra maudire la terre.
Autodidactique
Pour devenir un bon « forex trader », le durbanais pratique de l’ autodidactique. Il se forme sur internet. Et quand au lieu de repartir à l’ école, il prend ses frais de scolarité pour investir dans l’ activité qui le passionne, ses parents le désavouent. Ils montrent leur déception. Pour eux, la pilule est dure à avaler. Surtout que dans un coin de leur tête, le courtage financier renvoie à un jeu de hasard. Sandile Shezi lui, poursuit son chemin. Car, à force de lire des portraits de leaders dans les magazines de management, il arrive à une conclusion: « En chaque homme riche, se cache un pauvre qui a su poursuivre ses rêves ».
Avec son partenaire, le jeune trader fonde son entreprise, la Global Forex Institute. En quelques mois, il devient millionnaire. Et son expérience, il souhaite désormais la partager avec les pauvres, les noirs sud-africains surtout, eux qui sont les plus pauvres d’ Afrique du Sud. En rapport avec cette vision, on peut lire sur sa page linkedin: « Pourquoi travailler pour gagner de l’ argent alors que l’ argent peut travailler pour vous? Venez chez nous, non pas seulement pour devenir un trader, mais pour devenir un forex trader à succès. Surtout, retenez que les gens riches recherchent les opportunités quand les pauvres cherchent du bouleau »( Traduction par la rédaction). Ce qu’ il propose donc, c’ est de permettre aux gens de sa condition d’ hier de s’ autonomiser et de travailler pour eux-mêmes.
Dans son envie d’ aider les autres, Sandile Shezi passe de l’ ambition aux actes. A la Global Forex Institute, un module « formation » est incorporé. L’ entreprise se présente désormais comme « la seule en Afrique du Sud qui enseigne gratuitement aux masses le courtage financier dans une perspective d’ autoemploi ». Elle déclare avoir déjà initié deux mille personnes à ce métier.
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