Le Mot de l'année 2018
Mot de l’année « Cambridge » 2018 : la nomophobie (peur ou angoisse de ne plus pouvoir utiliser son téléphone portable)
Mot de l’année « Oxford » 2018 : toxique
Dans le reste du monde…
Pour son choix du mot, la Suisse réunit un comité d’experts qui examine les tendances de l’année ainsi que les différentes publications pour élire le mot le plus représentatif. L’Australie et les États-Unis offrent un panel plus étendu. De part leur taille, bon nombre d’élections ont lieu chaque année, selon des dispositions semblables : choix préliminaires puis votes des internautes.
Pour l’heure, le choix n’a pas encore été fait en Suisse, en Allemagne et aux USA.
Mot de l’année Australie 2018 : Canberra bubble (expression qui parle des « gossip » au sein du gouvernement, en référence aux nombreux scandales qui ont jalonné la vie politique australienne de cette année)
Un choix dirigé
Il est assez étrange de remarquer la différence de ton entre les mots choisis en France et ceux à l’étranger. Que ce soit en Angleterre ou en Australie, les mots de l’année 2018 reflètent tous un problème, un mal-être tandis qu’en France, nous sommes face à une « bienveillance » linguistique.
D’après la linguiste Jeanne Bordeau, les mots les plus utilisés et donc les plus représentatifs sont bien loin d’être aussi jolis que « bienveillance ». Au contraire, le champ sémantique qui revient le plus souvent est, à l’instar de nos confrères anglais, celui du mal-être. — Je vous invite à lire cet article du journal « Les Échos ».
De l’importance du mot de l’année
Il faut bien l’avouer, le mot de l’année n’intéresse que peu ou pas le plus grand nombre de nos concitoyens. Pourtant ce choix très particulier est un indice intéressant. Qu’il s’agisse de l’évolution du langage ou de la franche manipulation — comment ça « théorie du complot » ? —, il nous renseigne sur l’état d’esprit qui domine dans un pays.
Les mots ont une force, un pouvoir, que chacun utilise à longueur de temps, tout au long de sa vie, et qui lui permet d’exprimer ses idées, son ressenti. Aussi le choix d’un mot unique offre l’idée qui domine un peuple, son ressenti au cours d’une période donnée et donc ces attentes, ces besoins.
Et vous ? Quel est votre mot de l’année 2018 ?
B. Carlington