BCarlington News Magazine 3 | Page 43

« Bragelonne éditions » est depuis longtemps la référence en littérature fantasy en France. Pour beaucoup d’aspirants auteurs de fantasy, Bragelonne représente le Saint-Graal. Mais comment parvient-on à pousser les portes de ce lieu presque mystique de la fantasy française ?

Stéphane Marsan, co-fondateur des éditions Bragelonne a accepté de répondre à mes questions.

1. Lorsque Bragelonne est fondée en 2000, la Fantasy est loin d’être le genre le plus lu en France. Pourquoi ce choix un peu fou ?

Parce que nous étions fans, tout simplement. Dans l’édition, le meilleur choix est toujours de publier ce qu’on aime pour être le plus convaincant possible. De fait c’était aussi le genre de l’imaginaire le moins bien représenté dans la librairie française jusque-là, ça tombait bien !

2. Aujourd’hui, Bragelonne s’est pas mal diversifiée. Quels sont les genres littéraires qu’on peut trouver chez Bragelonne aujourd’hui ?

De la science-fiction, du fantastique terrifiant, du roman noir, du thriller, des albums illustrés… et quelques trucs bizarres comme des parodies d’œuvres de l’imaginaire. Et à travers notre marque Milady, du roman féminin et de la bit-lit, sous la marque Castelmore des romans pour la jeunesse, sous la marque Hi comics… bah du comics ! sous la marque Stéphane Marsan de la littérature « blanche » contemporaine…. Chaque proposition littéraire spécifique appelle une marque adaptée pour obtenir une meilleure perception par les libraires et les lecteurs.

3. Combien de manuscrits recevez-vous en moyenne par mois ?

Entre 100 et 150.

4. Lorsqu’un manuscrit vous est soumis, quels sont les premiers critères de sélection ? Qu’est-ce qui vous fait jeter immédiatement un ouvrage ?

Même réponse aux deux questions : 1) est-ce que c’est un genre que nous publions ? 2) est-ce que c’est correctement écrit ? 3) est-ce qu’on a envie de continuer à lire au-delà de quelques pages ? Un manuscrit doit vous séduire immédiatement comme un roman que vous ouvrez en librairie. Dans certains cas, on évalue rapidement le travail à produire pour que l’auteur l’améliore. Si ça nous semble jouable, on lui en parle. Sinon, non. Dès qu’on hésite, c’est mauvais signe.

5. Les premières sélections passées, comment cela se passe-t-il pour le dit-ouvrage ? Existe-t-il un comité de lecture interne à Bragelonne ou réunissez-vous un comité de lecteurs pour trier le bon grain de l’ivraie ?

Bruno Lambert dirige le service des manuscrits. C’est lui qui fait la première sélection. Il peut faire appel à l’un de ses lecteurs pour avoir son avis. Ensuite il présente au comité éditorial ce qui a été retenu. Si une éditrice ou moi-même est séduit, on décide qui va bosser dessus avec l’auteur.