Une beauté androgyne tout droit venue de Kyoto. Il avait débarqué un jour à Neo-Paris pour faire ses études d’art et comme il avait besoin d’argent, il était venu se présenter pour devenir serveur. Lysandro avait été charmé par ses longs cheveux noirs, son regard vert-gris légèrement bridé, sa peau dorée et sa candide naïveté. Le patron de l’Orchidée avait accepté de le mettre à l’essai. Il n’était pas fou au point de refuser une telle beauté même s’il se cantonnait au restaurant, ça faisait toujours une excellente publicité. Et contre tout attente, au bout de 3 mois, le jeune homme avait lui-même demandé à devenir un gigolo.
Quand Lysandro lui avait demandé pourquoi, Akira lui avait simplement répondu qu’il couchait de temps en temps avec certains clients, alors autant qu’il soit payé pour le faire. Lysandro avait bien ri de sa franchise et avait modifié son contrat. Il était vite devenu un des favoris de son club, son art du massage avait conquis pas mal de clients.
– Non Monsieur, il faut voir avec Mr Chang.
– Okay.
Le serveur disparut et Lysandro s’adressa à l’I.A. qui gérait le bâtiment.
– Emi ?
– Oui Lysandro ? Répondit immédiatement la voix douce et féminine de l’I.A.
– Trouve-moi Chang et envoie-le-moi.
– Tout de suite.
Lee Chang était le fils cadet d’une des plus grandes familles de Chine qui l’avait foutu à la porte quand elle avait eu vent de ses tendances bisexuelles. Il avait débarqué à Neo-Paris sans un sou et s’était vite retrouvé dans le Lagon à survivre à la force de ses poings. Les hommes de son père avaient voulu lui mettre la main au collet mais le jeune asiatique, du haut de ses 16 ans les avait tous laissés sur le carreau et Peter De Trincavel avait dû se rendre à l’évidence qu’une invitation en bonne et due forme serait la plus adaptée avec le petit rebelle.
Lee s’était vite retrouvé en charge de la garde personnelle de Lysandro et lui avait appris toutes les bases des arts martiaux.
– Trincavel !! T’aurais pu passer me dire que tu étais rentré, crevard !!! harangua l’asiatique en apercevant son patron.
– On m’a dit que tu étais occupé avec notre médecin, j’ai pas voulu te déranger ! »
Lee grogna de l’allusion à Sabrina et s’installa sans préavis à côté de son patron.
– Bon alors ? Avaris ? C’est comment ?
– Chaud.
– Mais encore ? Insista Lee qui retenait difficilement un soupir d’exaspération.