BCarlington News Magazine 1 | Page 38

Une ville immense, englobant toute l’ancienne région de l’Île-de-France, un pays presque à elle seule.

Une ville riche où la moitié des plus grosses fortunes de la planète ont un pied à terre si ce n’est leur résidence principale. Une ville bien sous tous rapports, politiquement correct, avec un gouvernement qui respecte ses engagements, ou du moins essaye-t-il, un président ferme et charismatique qui fait bonne figure sur la scène mondiale et un P.I.B à faire pâlir d’envie les états voisins. Un vrai paradis pour les enfants et leurs parents, plantés d’espaces verts, d’écoles à la réputation mondiale.

Une ville où la culture y est omniprésente, dans ses musées, dans ses salles de concerts ou de cinémas, où le sport aussi a une place importante tant avec son palais omnisports pouvant accueillir 100 000 personnes que par ses nombreuses associations. Une ville propre et saine où l’État mettait un point d’honneur à aider la recherche médicale, ayant mis à sa disposition un centre hospitalier où les dernières technologies côtoyaient les meilleurs médecins et chercheurs. Une ville à la pointe de la nanotechnologie et de la cristalotechnologie. Une ville sûre, parfaitement bien défendu par une police de proximité, aidée d’une armée d’androïdes, qui appliquait le précepte du « il vaut mieux prévenir que guérir. » Une ville aux habitants heureux et souriants. Une vraie photo de carte postale que la jeune maire, Amara Millerand, représentait avec élégance. Une jeune femme à l’image de sa ville… Une ville parfaite…

Mais les Français ont leurs travers. Un peuple dur oui, mais qui aime s’amuser. Et l’on ne s’amuse pas dans un lieu trop lisse, trop parfait.

La mégalopole, divisée en six secteurs, était dirigée par le Conseil des Six Maîtres de Guilde et présidé par la maire. Six guildes en charge de la sécurité intérieure et extérieure, des transports, du commerce et des banques, de l’agriculture et des industries, de la recherche et de la technologie de pointe et, la dernière, des arts et du divertissement. Cette dernière était devenue rapidement le centre de la pègre néo-parisienne. Un point noir dans cette ville à la pointe de tout. Un secteur que tout le monde nommait en chuchotant : le Black Lagon1.

Marais putride où dealers, assassins et autres déchets de la société foisonnent à la nuit tombée. Au crépuscule, cet entrelacs de ruelles sordides et de coupes gorges se réveillaient, révélant sa face immonde et vérolée. Un immense quartier où se regroupe toute la lie du peuple, ceux que les gens politiquement corrects rejettent avant de venir les rejoindre à minuit. Un quartier où les putes croisent les dealers, où les belles Bentleys croisent les SDF, où les bourgeois en manque de sensations croisent ceux qui leur servent de sous-fifres quand le soleil brille encore…