B2V MEDIA AVRIL 2018 | Page 15

parole d’expert observatoire des mémoires L’impact du stress chronique sur la mémoire En quoi consiste votre thèse ? À évaluer, chez la souris, les conséquences à long terme d’une exposition chronique au stress pendant l’âge adulte sur le vieillisse- ment cognitif et émotionnel. Il s’agit d’étudier le rôle du stress dans l’émergence de troubles de mémoire et de troubles émotionnels liés à l’âge. Le vieillissement normal entraîne un certain nombre d’affaiblissements et de modi- fications cérébraux se traduisant notamment par des troubles de mémoire. Néanmoins, il est intéressant de noter que ces déficits ne concernent pas tous les systèmes de mémoire. Avec l’âge, on observe une altération de la mémoire relationnelle (ou déclarative). Une exposition chronique au stress induit un cer- tain nombre de perturbations au niveau des systèmes mnésiques, à court mais également à très long terme. Cependant, la vulnérabilité au stress et l’intensité des déficits qu’il engendre dépendent de l’âge. Plusieurs études ont mon- tré, chez l’humain et chez l’animal, que les jeunes sont particulièrement vulnérables au stress alors que les adultes seraient plus résis- tants. En revanche, chez l’animal, une seconde phase de vulnérabilité au stress se met en place à partir d’un âge avancé, aux alentours de 10-12 mois (équivalent à 45-50 ans chez l’Homme). L’Observatoire B2V des Mémoires soutient la recherche L’Observatoire soutient un projet de recherche permettant de donner des éclairages sur le fonctionnement de la mémoire. Le montant global de la bourse doctorale s’élève à 105 000 €, soit 35 000 € par an. Pour en savoir plus sur l’édition 2018, cliquez sur : www.observatoireb2vdesmemoires kyrian nicolay-kritter Des modifications épigénétiques sont égale- ment observables selon l’âge et l’état émo- tionnel des animaux. Le rôle de la vulnérabi- lité au stress dans l’émergence de troubles de mémoire relationnelle avec le vieillissement a été très peu étudié. Les mécanismes neuro- biologiques qui sous-tendent ces déficits mné- siques sont encore mal compris, c’est pourquoi il est av