Atypeek Mag N°1 | Page 72

ALBUMS
Date de sortie : 21 / 10 / 2016 Durée : 00:32:19 Nationalité : US Styles : HIP HOP / RAP / ELECTRO
Date de sortie : 2016 Durée : 21min Nationalité : US Styles : classical electronic / queer r ’ n ’ b
Date de sortie : 03 / 03 / 2017 Durée : 01:01:01 Nationalité : FR Styles : Rap
Cakes Da Killa © Alana Yolande
Cakes Da Killa
Hedonism ( Ruffians )
Cakes Da Killa et son hip hop plus rythmique que mélodique , parfois proche , sur Keep it Goin et Been Dat Did That , du Diddley Beat . Un flow marathonien qui ne peut étancher sa palabre . Composition à nu , réception à cru pour ce debut album dépourvu de censure et considéré par son propre auteur comme une tribune personnelle à l ’ encontre de tout musellement . Et de toute étiquette puisqu ’ il refuse d ’ être associé uniquement à une « scène hip hop LGBT ». Cakes Da Killa est gay et entend jouir de la vie en tant que tel mais son album n ’ appartient qu ’ à lui et à ceux qui veulent découvrir sa manière de tracer son chemin . A vif , dans le fun , dans la multiplication d ’ expériences sexplicit ( Frostin ’) que relatent sa verve joyeusement impudique . Cet « Hedonism », titre de l ’ album , c ’ est SON hédonisme , sa manière intense et trépidante d ’ être au monde , way of life qui requiert d ’ être suspendu à son New Phone . Impudeur n ’ est pas vulgarité si l ’ on mesure que la joie , dans une société toujours aussi hostile aux homosexuels , est une forme de résistance face à l ’ ignorance crasse . La célébration de la vie se fait dans les clubs qui sont pour lui un home sweet home où loge sa liberté et son identité . Up Out My Face accueille d ’ ailleurs , au refrain , une invitée de choix , Peaches , qui a toute sa place dans l ’ univers de boîte de nuit bondée qu ’ est cet album . Et puis surgit un îlot de douceur assez isolé au milieu d ’ une ambiance générale de clubbing : Tru Luv , éclat soul réalisé en collaboration avec Josh DST , venant apporter une touche plus sereine à un opus survolté .
✎ Jonathan Allirand I http :// urlz . fr / 53uw
Cakes Da Killa © DR
djordjevic CompilATION à Paul Narèphe ( Linge Records )
À la sortie d ’ un bar étiqueté Estaminet , sur la plage lors du Samynaire ou sur la scène du festival Off d ’ Avignon , j ’ ai rencontré Djordjevic . Il s ’ agit d ’ un mec de Paris qui pense quelque chose sur une vidéo Youtube de David Guetta préconisant ses précieux conseils de production ( trouver le kick qui nous plaît le plus au monde et l ’ utiliser dans toutes ses productions ). Un homme se lève pour s ’ opposer à ses dires , il s ’ agit bien sûr de Djordjevic , qui , en une seule chanson , ridiculise avec candeur cette star de la musique électronique mélodique pour stade ou amateurs de champagne premier prix vendu au tarif de boîte . Jeune actif fraîchement sorti d ’ une école dont nous tairons le nom , ce musicien nous livre son probable second album à moins qu ’ il s ’ agisse du dixième , impossible de le savoir dans le contexte informel qui l ’ entoure , soutenu par le label Linge Records qui accueille cette sortie . Après avoir abordé le sujet du graphite , lors d ’ une courte introduction enregistrée sur la table d ’ un jardin autour d ’ un café , Djordjevic balance des tubes . De la Dance guillerette et rebondie , le tout entrecoupé de morceaux acoustiques ( piano , voix ou guitare ) et chanté avec une justesse approximative . C ’ est pourtant bien de chansons à texte dont il s ’ agit , d ’ odes à la banalité qui le feraient passer pour un héritier de Tom Novembre ou Anne Laplantine , ou un Lizene qui aurait collaboré avec Gala . « Compilation à Paul Narèphe » est un assemblage de morceaux dansants et de chansons aux propos inoubliables , avec un ton hésitant et inconfortable . N ’ allez pas écouter ce disque si vite , car le meilleur moyen de découvrir Djordjevic c ’ est de foncer le voir en concert , pour admirer ses performances de guitariste , son lightshow miniature et spectacle d ’ objets construits sur mesure pour chacune de ces chansons . Attention Spoileur ! À noter : une reprise piano magnifique , intense et exsangue du hit putassier « Call On Me » d ’ Eric Prydz , et une piste qui traite de la sécheresse de certains gâteaux après ouverture de leur emballage . Lien à rajouter .
✎ Lühje Dallage I http :// urlz . fr / 53ux
Stupeflip Stup Virus ( Etic System )
Stupeur , Stupéfaction … Stupéfiant retour de Stupeflip … dans la plus grande indiscrétion ! Un dernier album , Stup Virus , financé grâce à un crowdfunding sensationnel classé comme un record européen . Depuis leurs débuts dans les années 2000 , le groupe aux mille visages , personnages et intrigues alterne périodes de veille profonde et réveil tumultueux . Mais à en juger le succès de la levée de fonds entreprise en 2016 pour son tout récent opus , la formation semblait avoir laissé un vide incomblable dans le paysage du hip-hop fusion . Ce hip-hop au tempérament de punk , dopé par un bouillonnement de références alliant rock , synth wave ( Lonely Loverz ), trip hop ( The Solution ) et surgissement de sons bizarroïdes assumés ( La seule alternative ). Et puis retrouver Stupeflip revient à renouer avec son univers de bric-à-brac ordonné selon les « ères du Stup » et l ’ organisation secrète du « Crou » dont le Stupeflip ne serait qu ’ une émanation . L ’ opus est scandé par de courtes plages narratives expliquant la propagation du « Stup Virus » ainsi que par des morceaux minimes d ’ une minute ( Knights of Chaos , Fou-fou , Grosse Tête ). Forcefield étend le scénario catastrophe du « Stup Concept » vers une divagation poétique magnifique . Crou Anthem et 1993 ravivent , eux , avec une rage teintée d ’ humour , la nostalgie des beats nineties du rap français . Sur 19 titres mêlant jeu de rôles dynamiques et dissymétrie constitutive , l ’ album s ’ écoute avec plaisir et fluidité mais nécessite plusieurs tours de platine pour prendre la mesure de son univers riche et de sa poésie énigmatique .
✎ Jonathan Allirand I http :// urlz . fr / 53uy
Stupeflip © DR
72 ATYPEEK MAG # 02 JANV ./ FEV ./ MARS 2017