202 ATYPEEK MAG # 02 JANV./ FEV./ MARS 2017
© DR sur le côté et s’ habille en écolière. La présence de l’ actrice à l’ écran empêche l’ oubli confortable de son âge que permet la lecture et rend aux scènes d’ amour tout leur caractère choquant. En bref, ce qu’ il faut retenir: selon moi, le film de Kubrick, quoique respectueux de la trame du roman et du style épuré et subtil de l’ auteur, a le mérite de mettre en valeur des aspects de l’ histoire parfois secondaires ou simplement esquissés dans le livre. Kubrick, en mettant des images sur les mots, illustre davantage le caractère scandaleux de cette relation amoureuse, là où le roman oscille perpétuellement entre son côté malsain et son étrange beauté. C’ est véritablement la confrontation entre le roman et son adaptation cinématographique qui permet de prendre pleinement conscience de ces deux aspects et de se forger une opinion nuancée des personnages. Au final, on ne sait qui ou quoi condamner. L’ écrivain comme le cinéaste font le choix de la neutralité et n’ apportent donc aucun jugement moral sur la nature de cette histoire: est-ce une histoire d’ amour malheureuse, choquante mais belle; est-ce un récit trash de pédophilie? Doit-on condamner le narrateur ou le prendre en pitié? Lolita est-elle coupable ou victime? La fin du livre comme la fin du film est ce qui traduit pour moi le mieux l’ ambiguïté de cette histoire d’ amour. [ ATTENTION SPOILER ]: la mort tragique des deux personnages est-elle une punition ou au contraire la réunion des deux amants par la mort, comme ce fut le cas pour Roméo et Juliette? Traduit-elle l’ incapacité de l’ auteur lui-même à rendre son verdict?
Dommage, vous ne le saurez jamais car ceci n’ est pas le sujet de mon article. Lisez, visionnez, tranchez. À bientôt pour en débattre.
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