Atypeek Mag N°1 | Page 176
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ATYPEEK MAG #02
JANV./FEV./MARS 2017
À SAVOIR
© Les Innocents (1961) de Jack Clayton
UNE AVENTURE
éDITORIALE
Tu étais très jeune à ce moment-là, tout juste 25 ans,
pour te lancer dans un projet pareil.
Faut être jeune et fou pour le faire. Si tu réfléchis à tout, tu comprends pourquoi
il n’y en a pas beaucoup qui se sont lancés là-dedans. Faut vouloir communiquer
sa passion au-delà de tout.
Dès la création du magasin, il y a eu l’envie d’éditer des DVDs ?
En fait, je le voyais beaucoup plus tard, c’est vraiment la rencontre d’un asso-
cié, qui est arrivé et reparti depuis, qui a vraiment monté ça avec moi. C’était
important que j’ai quelqu’un qui ait cette capacité-là aussi et qui ait le temps
de le faire car la boutique me prenait quand même beaucoup de temps. Puis
une deuxième personne m’a rejoint après et on a monté la partie édition.
Le nom de Potemkine est lié à une passion pour le cinéma russe ?
C’est un hasard mais ça va être de plus en plus difficile à prouver, entre tous
les Russes que l’on publie et l’identité qu’on a liée à ce nom. Au moment où
Chez Potemkine pour les mois de
mai-juin un coffret Carl T. Dreyer (incluant
ses cinq films les plus connus ainsi que
de nombreux suppléments), une sortie
DVD/Blu-ray du chef-d’œuvre de
l’expressionnisme Le Cabinet du Dr Caligari
(comprenant la fameuse BO composée par
In the Nursery) et l’édition sur un même
DVD des films Une sale histoire et Le
jardin des délices de Jean Eustache
(avec en bonus un entretien
avec Gaspard Noé).
j’ai trouvé ce nom, c’était purement un hasard. J’essayais de trouver des noms
liés au cinéma et celui-ci est arrivé. La sonorité et la beauté du mot m’ont plu,
plus que la référence au film. Je trouvais que ça marchait, ça se retenait bien,
c’était joli. Puis en même temps j’ai trouvé ce logo avec le nom. Je ne suis
pas un grand fou de ce film. C’est trop théorique pour moi.
Et le russe c’est venu un peu par hasard aussi. Le premier DVD qu’on a édité
c’est surtout par rapport à une demande à la boutique. Un client m’avait
commandé ce film dont je n’avais jamais entendu parler. Je me suis jeté sur
les imports pour arriver à le trouver.
J’en ai pris un pour lui et un pour moi. Je voulais voir ce que c’était et je me
suis pris une grosse claque sur ce Requiem pour un massacre d’Elem Klimov.
C’est le premier DVD qu’on a édité deux ans après l’ouverture de la boutique.
Et cette sortie a été un vrai succès.
Oui, mais ça se comprend. Quand on voit le film, il y a quelque chose d’ultime,
d’indépassable sur ce sujet-là. Je ne vais pas refaire l’histoire de sa sortie en
salles, mais cela a été très compliqué, le film a été mis dans une niche. Il n’a
jamais vraiment existé, même en vidéo après. Du coup, c’était la première fois
qu’on rendait accessible ce film à un grand public et pas un public de niches.
Effectivement cela a fait un petit bruit dans le milieu.