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“ En un claquement de doigt, la musique autrefois rare, chère et uniquement disponible sur support physique est devenue gratuite et à portée de main, partout. Quelle évolution fantastique!”
Au départ, les grosses maisons de disques n’ ont pas considéré la distribution digitale comme un business rentable, elles l’ ont donc ignorée. Les hackers et le public s’ en sont emparés. Ils ont commencé à développer le format numérique, avec les fichiers compressés qu’ ils pouvaient télécharger, streamer, écouter sur YouTube ou partager en ligne avec quelques amis. En un claquement de doigt, la musique autrefois rare, chère et uniquement disponible sur support physique est devenue gratuite et à portée de main, partout. Quelle évolution fantastique! Un avis que la majeure partie des acteurs de l’ industrie musicale ne partage pas, affirmant à quel point il est terrible de diffuser la musique, criant ni plus ni moins au vol … Ce ne sont que des conneries. [...] La technologie et le matériel d’ enregistrement sont très accessibles, les ordinateurs sont désormais équipés de logiciels permettant d’ enregistrer de bonnes démos. Maintenant, chaque groupe a l’ opportunité de s’ enregistrer lui-même. Il peut diffuser ses compositions partout plutôt que de dépenser une fortune en coups de téléphone, afin de trouver la personne qui écoutera sa musique. Tout groupe sur cette planète a maintenant au bout de ses doigts un accès libre et instantané au monde entier. Je n’ insisterais jamais assez sur l’ importance de ce développement. Auparavant, l’ industrie dictait quelle musique allait pouvoir être disponible sur tel marché, à tel endroit. Il était inconcevable qu’ un petit groupe indépendant puisse pénétrer un marché étranger.
Aujourd’ hui, les fans peuvent repérer la musique qu’ ils aiment et développer une relation directe avec leurs groupes préférés. C’ est absolument possible. Je suis même sûr que chaque jour, un gamin habitant à l’ autre bout du monde découvre un nouveau groupe qui lui plaît, décide de lui envoyer un message, que le chanteur ou un autre membre le lit sur son téléphone portable et prend le temps de lui répondre. Qu’ y a-t-il de mieux? N’ est-ce pas infiniment préférable à une relation qui tient à la seule lecture du livret d’ un CD. Si cela avait été possible quand j’ étais adolescent, je suis sûr que je n’ aurais rien été de moins qu’ une nuisance pour les Ramones.“
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Retrouvez l’ ensemble de l’ intervention de Steve Albini sur YouTube: Face The music 2014 Entretien par Philippe Deschemin
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ATYPEEK MAG # 01 OCT./ NOV./ DEC. 2016 99