Atypeek Mag N°1 Atypeek Mag N°1 - Octobre - Novembre - Décembre | Page 98

98 ATYPEEK MAG #01 OCT./NOV./DEC. 2016 CULTURE MUSICALE À SAVOIR Fondateur des groupes Big Black, Rapeman et de l’actuel Shellac. Albini a joué un rôle influent dans la scène US indépendante des années 80. PLUS D’INFOS © DR LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE C’EST ICI ET MAINTENANT ! commence à analyser la période antérieure à l’apparition du numérique : “ Des années 70 jusqu’aux années 90, l’industrie de la musique se résumait seulement à celle du disque. C’est par ce biais que les gens découvraient et écoutaient les nouveautés. Puis, dans les années 80 et 90, sont arrivés MTV et les clips, mais le disque garda sa place prépondérante. De nombreux groupes se formèrent alors et tous aspiraient à enregistrer leurs compos, mais l’enregistrement étant coûteux, il se faisait rare. Même une simple démo demandait un réel investissement. Par conséquent, dans les années 70 et 80, la plupart des groupes disparaissaient sans n’avoir jamais enregistré une seule note de musique. “ Il enchaîna : “ Maintenant, j’aimerais vous parler du marché de la musique tel que je l’ai vécu aux États-Unis. Au début des années 80, nous pouvions acheter un 45 tours ou payer l’entrée d’un concert avec seulement un dollar et acquérir un nouvel album pour cinq autres dollars. J’ai conservé quelques vieux tickets et les étiquettes de www.freaksound.com prix sont toujours collées sur mes disques. Dans les années 90, l’inflation progressive a entraîné une augmentation du prix des disques alors qu’ils étaient toujours le principal moyen d’écouter de la musique. Toute l’industrie dépendait de ces ventes. Les groupes signés sur de grosses maisons tournaient beaucoup car les labels leur offraient un support logistique et promotionnel, afin de les maintenir sur la route. Cela impliquait tout un réseau d’agents, de managers, de roadies, et de promoteurs. “ À propos des radios, il dira : “ Les stations de radio étant également très influentes, les maisons de disques dépensaient beaucoup pour tenter de les influencer et, quand de nouveaux disques sortaient, les labels étaient prêts à payer pour pouvoir rencontrer les programmateurs. Toutes ces offres étaient très lucratives pour les radios. Les plus populaires organisaient parfois des concerts gigantesques auxquels les groupes des labels se joignaient gratuitement. Les revenus des tournées avaient beau en prendre un coup, la portée promotionnelle de l’événement était censée compenser la perte. “ Plus tard, dans son intervention, Steve aborde l’arrivée d’internet : “ Avec internet, la musique est apparue sans limites et gratuite.