Atypeek Mag N°1 Atypeek Mag N°1 - Octobre - Novembre - Décembre | Page 43
Date de sortie :
15/02/2015
Durée : 41 min
Nationalité : US
Styles : POST-ROCK
EXPéRIMENTAL
Enablers
ENABLERS ©Christophe Féray
ALBUMS
Date de sortie :
15/09/2016
Durée : 30 min
Nationalité : US
Styles : experimental
post-punk
ATTIC TED
The rightful pivot (Exile on Mainstream / Atypeek)
Parade Dust Mischief (Pecan Crazy)
Quasi 4 ans après Blown realms and stalled explosions, Enablers revient avec un album intitulé The
rightful pivot. La pochette est classe, le contenu va
s’avérer l’être aussi mais comment en douter avec
un groupe de cette trempe. Un disque d’Enablers, ça
commence souvent par un titre dantesque (remember
“Patton”) puis la musique à tendance à se faire
oublier pour rechoper périodiquement l’attention
grâce à la prose vindicative de leur frontman et
des instrumentations toujours méticuleuses. Et
titre d’ouverture génial il y a avec “Went right” et
ses “what the fuck white boy” animés par le toujours aussi sur-habité Pete Simonelli et des motifs
musicaux en mode montagne-russe, assez agressif
mais pas trop quand même. Sur cette première
piste, le Enablers qui allait chercher l’auditeur
par la peau du dos semble être toujours présent.
Le deuxième titre, “She calls after you”, est aussi
une belle réussite, une mise en (haute) tension
qui n’éclate finalement jamais. En allant plus loin
dans les écoutes, on s’aperçoit bien vite que The
rightful pivot est un excellent cru, dans la lignée
qualitative du précédent et même quelques crans
au dessus. La maîtrise des musiciens a déjà été
largement prouvé, les 6 pistes suivantes ne vont
qu’enfoncer le clou. Comment en effet ne pas céder
aux 9 minutes de “Look” qui cumule bien des atouts :
cette voix charismatique, la guitare cristalline et
éthérée, les arrangements parcimonieux de cordes,
ces chœurs très surprenants à la David Bowie ... Si
en plus, le groupe se renouvelle dans le propos,
il y a de quoi être subjugué... Le dernier morceau
“Enopolis” étonne et détonne positivement : cela
commence comme du Enablers tout craché puis
Sam Ospovat, le batteur, s’illustre par un jeu free
désarticulé, l’onirisme qui se dégage des arrangements tandis que Pete vient jouer les troubles fêtes
au sein d’un titre atypique et foutrement beau...
Bref, une fort belle manière de clouer le bec aux
sceptiques. Il y en a ?
✎ Cactus www.w-fenec.org
Célébrité texane, Attic Ted parcourt les États-Unis et
l’Europe depuis bientôt quinze ans avec son cirque
itinérant country-post-punk déjanté et ses personnages
masqués “Old Man Ted” et la cantatrice décomplexée
“Virginia Black”. Une dizaine de disques sont parus
sur le label de San Marcos, Pecan Crazy, inclus les
albums Attic Ted (2003), Bastardized Country Carnival
(2004), Hemogoblin (2005), Land Suite (2006) et Marginalized (2012). Avec ce nouvel opus, sous format
vinyle multi-couleurs, le projet, héritier de l’esprit
délirant des Butthole Surfers et Residents, se révèle
toujours aussi allumé : vieux sons d’orgues, guitares
country, rythmiques punk speedées, clarinette déglinguée, harmonica, violon, bidouillages électroniques
sur cassettes et chant schizophrène. Enregistré de
façon analogique par Paul D. Millar, Parade Dust
Mischief garde le grain incroyable et enraciné des
précédents opus, mais avec une densité de sons
très riche due au fait qu’un bon nombre d’invités se
sont rejoints autour du maître à penser Grady Roper :
Coby Cardosa, Sam Sayre VanDelinder, James Roo,
Wade Driver, Karl Kummerle… C’est donc un Attic Ted
version big band auquel nous avons droit, et pour
qui a déjà vu le bonhomme sur scène, la sélection
reprend huit morceaux qui sont devenus des must
lors des performances de ces dernières années.
Parmi ceux-ci, on trouve deux reprises, “Take me
back to Tulsa” de Bob Wills and the Texas Playboys
et un air traditionnel datant de la première guerre
mondiale, “How you gonna keep ‘em down on the
Farm”, histoire de bien implanter la musique dans le
Sud rural et un univers bien typé redneck. Entre un
hommage aux super-héros (“Batman”) et une valse
sur les mésaventures sexuelles (“Unprotected Sex”),
les morceaux, aussi fous qu’ils soient, racontent
chacun des petites histoires et prouvent un vrai
talent de songwriting. Une plongée dans une fête
éthylique, énergique jusqu’à l’hystérie, à la fois drôle
et cauchemardesque et qui donne surtout envie de
sauter partout (“Next Time”, “So It Goes”).
I
✎ Maxime Lachaud
ATYPEEK MAG #01
OCT./NOV./DEC. 2016
43