Atypeek Mag N°1 Atypeek Mag N°1 - Octobre - Novembre - Décembre | Page 40
GABRIEL HIBERT ©HAZAM
ALBUMS
Date de sortie :
15/10/2016
Durée : 28 min
Nationalité : FR
Styles : DRONE /
EXPERIMENTAL
GABRIEL HIBERT
ABDUCTé (Atypeek Music/Tandori Records/Permafrost/
Who’s brain Records/Econore/Cheap Satanism Records/
KdB Records)
Gabriel Hibert est un artiste visuel et sonore de
Toulouse. Il joue avec ses tomes de batterie comme
un vidéaste explore les mouvements ou comme un
peintre s’aventure dans la palette colorimétrique.
Accélération, ralentis.
Étalages, rétentions. Entre amas et glissements,
sa musique joue des tensions et des ambiances,
parfois onirique, parfois plus rentre-dedans. Après
deux albums autoproduits, Peindre et ne rien foutre
(2014) et Désenvoûtement (2015), son rock expérimental laisse avec ce nouvel album une place plus
grande aux samples, créant un univers cotonneux
perturbé par la puissance des percussions.
Celles-ci, souvent très brutes et peu retraitées, entrent
alors en communication/conflit avec des habillages
sonores fantomatiques, feutrés, mouvants, mais qui
peuvent aussi se faire assez décalés, inconfortables,
lorgnant carrément du côté de l’industriel et de la
noise (“Pianoté”). Saturations, dissonances, l’univers
est riche, physique, bouillonnant.
On pense au Bästard de la grande époque, mais
en plus sale et torturé. La musique pioche dans
des sources éparses (prog, soundtracks, musique
contemporaine, math rock, bruitisme…) afin de
créer son propre maelstrom ultra-personnel, évoquant poésie chaude et orageuse (le caniculaire
“Inertie”), élévations épiques (“Nimbus”), grouillances visqueuses (“Acariens”), symphonies apocalyptiques (“Matière”) et autres courses-poursuites
hallucinées dans des espaces vastes et sauvages
(“Guirlandes”). Un album-trip brillant, qui évoque
plein d’images, parfois déstabilisantes, mais dont
on a du mal à se défaire.
GABRIEL HIBERT ©HAZAM
✎ M.L.
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ATYPEEK MAG #01
OCT./NOV./DEC. 2016