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Arrivée en Europe et en France / Reconnaissance :

En effet, dans les années 1986-1987, le Club Dorothée est diffusé. C’est une émission pour les jeunes qui est diffusé à la télévision en France. En 1988, la chaîne 5 diffuse Olive et Tom ainsi que TF1 qui diffuse Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball. Une réception critique est reçue de la part des Français suite à ces diffusions. Aujourd’hui, peu de chaînes diffusent des séries d’animation japonaises, seules J-One (chaîne 88) et Game One (chaîne 89) le font en plus de Netflix. Mais les premières chaînes à en diffuser sont les chaînes de l’OCTF (chaînes de rediffusion). Elles ont commencé à diffuser Le roi Léo (1972) et Le Prince Saphir (1974). Puis l’Europe et le Japon font des collaborations pour ensuite créer des animations telles que Vic le Viking (1974, allemand), Maya l’abeille (1975, allemand) mais aussi Ulysse 31, Les Mystérieuses Cités d’Or ou encore Inspecteur Gadget. C’est à partir de Goldorak que les animes entrent en force dans la télévision française. Après « l’effet Goldorak », d’autres « cultes » arrivent avec Récré A2 (1979), tels que Candy, Albator, le corsaire de l’espace, Tom Sawyer, Détective Conan, Ken Le Survivant,….etc.

Les animes sont reconnus en Europe de plusieurs façons mais particulièrement à travers les festivals. Le festival Nouvelles Images du Japon (de 1999 à 2003) se déroulant à Paris, donne une reconnaissance majeure aux maîtres de l’animation comme Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Satoshi Kon ou encore Koji Yamamura. Le Voyage De Chihiro reçoit le premier prix lors du Festival du film de Berlin en 2002. Cet anime gagne aussi l’oscar du meilleur film d’animation en 2003. Ghost in the Shell 2 : Innocence, est nominé pour le Festival de Cannes en 2004. La Japan Expo aide à cette popularisation. En effet, l’ambassadeur japonais Masamo Kitara, s’est rendu compte que ce festival était important car les animes et les mangas aidaient à « l’exportation de la culture devenue un important relais de croissance ».

De plus, plusieurs animes sont sortis au cinéma français tels que Tortues Rouges, Le Voyage de Chihiro,…etc mais celui qui a marqué le plus les esprits après les films d’animations de Miyazaki est Your Name. Cet anime racontant la vie de deux jeunes échangeant leur corps a fait plus de 250000 entrées dans l’Hexagone malgré la période (Noël 2016) et le nombre de salles restreint. Il réalise aussi 350 millions de dollars au box-office (battant le record de Miyazaki qui lui a obtenu 274 millions de dollars avec le Voyage de Chihiro).

-Malgré toute cette reconnaissance, en France « le film d’animation reste une niche chez nous ». Il y a toujours de grands chiffres mais le public demeure ciblé. Les Européens considèrent les animes comme des dessins animés pour enfants alors que les Japonais, eux, disent viser autant les adultes que les enfants. Selon certains, il faudrait que de grandes chaînes de télévision s impliquent davantage et diffusent des animes. Mais il y aussi le problème de piratage. Traduire et doubler les voix japonaises crée un décalage de plusieurs mois entre les sorties japonaises et européennes. Les fans trouvent des animes sous-titrés en streaming.

Les américains transforment les contes en y intégrant la morale américaine et le happy ending contrairement aux japonais qui eux, conservent l’histoire originale et seulement le graphisme change (ex : Heidi (1974, Isao Takahata)). Ils sont différents aussi sur un autre point : les réalisateurs japonais ont une forte notoriété ce qui n’est pas le cas des réalisateurs américains (ceux-ci sont à peine reconnus). Pour finir, les animes coûtent 2 millions d’euros pour une saison de 13 épisodes, alors qu’un seul épisode des Simpson a besoin de la même somme d’argent pour être produit.

En conclusion, nous pouvons dire que les animes plaisent et continueront à plaire en Europe car la culture japonaise est en pleine extension et qu’elle n’a jamais pris tant d’ampleur. Elle est facile à reconnaître avec son style graphique particulier et c’est cela qui fait que l’on devient passionné.

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