RAPPORT D’ACTIVITÉ
ARJEL 2016-2017
L’ARJEL a initié, en partenariat avec la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites
Addictives (MILDECA), une étude visant à améliorer et à simplifier le parcours d’inscription, dans l’optique de vérifier
plus rapidement l’identité des joueurs tout en minimisant le risque de fuite vers l’offre illégale. Cette étude approfon-
dira les travaux menés en collaboration avec les opérateurs sur la refonte du parcours joueur.
➜ Messages de prévention
L’ARJEL, Santé Publique France et Joueurs Info Service se sont réunis en 2016 au sein d’un groupe de travail dédié
à l’amélioration des messages de prévention prévus par la loi. Ces travaux, qui se poursuivront en 2017, portent à la fois
sur le contenu et le format des messages et adressent l’usage des supports mobiles.
3. L’utilisation des données pour aider les joueurs à risque : opportunités et précautions
Depuis 2016, la loi permet à l’ARJEL d’utiliser les données de jeu en ligne à des fins de santé publique. Si cette
démarche représente une formidable opportunité pour mieux comprendre les comportements de jeu et d’agir de
manière plus pertinente et ciblée auprès des joueurs qui en ont besoin, elle pose la délicate question de la protection
des données personnelles et du respect des libertés individuelles.
L’ARJEL s’est associée à trois équipes de recherche dans le cadre d’études basées sur des données de jeu, tout en
encadrant de manière stricte la sécurité, la confidentialité et l’utilisation de ces données, qui font toutes l’objet de
demandes d’autorisations spécifiques auprès de la CNIL.
➜ Modèle statistique de suivi du jeu problématique
En collaboration avec l’Observatoire Des Jeux, l’ARJEL a poursuivi son projet d’élaboration d’un modèle statistique
d’analyse du jeu excessif basé sur les données de jeu, à laquelle plus de 9 000 joueurs ont participé.
Les premiers résultats de cette étude montrent qu’il est possible d’estimer, avec une fiabilité satisfaisante, le niveau
de risque des joueurs à partir des données collectées par les opérateurs et par l’ARJEL. Si certains indicateurs, tels
que les variations dans l’activité de jeu ou le fait de chercher à récupérer ses pertes, ont déjà été identifiés comme
déterminants, les travaux restent à poursuivre pour affiner ces analyses.
En complément de ce projet, l’ARJEL collabore avec le CHU de Nantes sur une étude qui permettra non seulement
de savoir si les données de jeu permettent d’évaluer le niveau de risque des joueurs, mais également de valider
cliniquement cette première évaluation.
L’ARJEL entend utiliser ce modèle afin de suivre l’évolution du taux de prévalence du jeu problématique en ligne et
ainsi ajuster ses actions de prévention.
➜ Accompagnement des joueurs problématiques
La question se pose de savoir s’il serait opportun, à l’échelle des opérateurs ou des pouvoirs publics, d’utiliser les don-
nées de jeu pour détecter et accompagner les joueurs à risque avant qu’ils ne basculent dans l’addiction.
Répondre à cette question nécessitera de déterminer sur des bases scientifiques s’il est possible, et comment, de
prendre contact avec les joueurs de manière efficace sans générer de rejet ou d’effets contreproductifs. L’ ARJEL
veillera à ce que la liberté individuelle et la protection des données personnelles soient respectées.
« Il est important de continuer à mener des recherches afin de pouvoir s’appuyer sur des données fiables et ainsi
proposer des solutions adaptées et efficaces. » Dr. A. LUQUIENS, addictologue.
Pour effectuer un premier pas dans ce sens, l’ARJEL a choisi de cofinancer, avec l’Observatoire des Jeux, un projet
d’étude de l’hôpital Paul Brousse (Dr. Amandine LUQUIENS) visant à évaluer l’efficacité d’un programme de thérapie
en ligne pour les joueurs problématiques. Cette étude débutera courant 2017.
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