À chaque région , son port du sari
S ’ évader
« Il y a des nuances perceptibles selon l ’ endroit d ’ où l ’ on vient . Au nord de l ’ Inde , les femmes se couvrent par exemple la tête avec un pan de sari , mais pas dans le sud », explique Nalini Treebhoobun , artiste mauricienne qui place le sari au cœur de son œuvre . Si dans le brassage culturel propre à la période coloniale , ces différences , d ’ abord perceptibles , tendent doucement à s ’ effacer à Maurice , de nouvelles façons de porter cet habit , modelées par les influences extérieures , commencent aussi à émerger .
« Il n ’ était pas curieux de voir des femmes en sari sans blouse . L ’ influence victorienne , où les mentalités sont plus portées sur la réserve et la vertu , verra apparaître le ‘ peignoir ’, une sorte de blouse large , avec des manches jusqu ’ aux coudes et un col remonté », souligne Vijaya Teelock . Le boom de l ’ industrie textile , avec l ’ importation de tissus peu chers dans les années 1920 et 1930 , aura aussi raison du sari en coton traditionnel . « Il y a , quelque part , une volonté de se détacher du passé . On porte aujourd ’ hui prioritairement du satin , du nylon ou de la soie », ajoute-t-elle .
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