Aparté No 1 | Page 37

Des enjeux à grande échelle
Aujourd ’ hui , nous sommes près de huit milliards d ’ être humains sur Terre . Dix en 2050 , d ’ après les Nations Unies . Alors que nos ressources s ’ amenuisent un peu plus chaque jour , une vérité s ’ impose : nous devons repenser nos modes de consommation . Et là encore , l ’ algue a plus d ’ une carte à jouer .
Premier challenge : remplacer les énergies fossiles . Rien que ça ! Une ambition qui est pourtant loin d ’ être fantaisiste . La biomasse algale , créée par la transformation de la lumière en énergie par les plantes , représente un potentiel qui ne demande qu ' à être exploité pour pallier la problématique de la diminution des énergies non renouvelables . Électricité , biocarburant … Les idées fusent .
Enfin , s ’ il lui reste un peu d ’ énergie , un dernier défi attend l ’ algue , et pas le moindre : devenir l ’ alpha et l ’ oméga de nos assiettes . Une perspective qui n ’ effraie pas certains scientifiques et industriels , qui voient dans l ’ algoculture une alternative viable à l ’ élevage . Après tout , les algues sont économes en place , leur croissance est extrêmement rapide et elles n ’ ont besoin que d ’ eau salée et de soleil pour grandir . Et comme si ça ne suffisait pas , elles regorgent de protéines , de fibres , sont riches en fer et pleines de vitamines . Alors , vous reprendrez bien un peu de goémon ?
Notre planète est à 70 % recouverte d ’ eau . Selon la Safe Seaweed Coalition – dont l ’ action est pilotée par le CNRS et soutenue par les Nations Unies –, si nous dédions seulement 2 % de l ’ océan à la culture d ’ algues , nous pourrions nourrir jusqu ’ à douze milliards d ’ humains … Une autre voie possible , pour ne pas brusquer les carnivores convaincus : si , d ’ aventure , on choisissait de remplacer le régime alimentaire du bétail par des algues , l ’ émission par les vaches de méthane ( un gaz à effet de serre vingtcinq fois plus réchauffant que le CO 2
) diminuerait de 98 %, selon le Journal of Cleaner Production . De quoi porter un autre regard sur nos fonds marins .
A piece of history
Humans became interested in algae very early on in our history - the first evidence of their consumption takes us back more than 14,000 years to Monte Verde in Chile . Their medicinal use can be traced back to the ‘ Shennong bencao jing ’, a book on therapeutic plants written around 2800 BC . In slightly more recent times , algae were cultivated as fertiliser in the Middle Ages , then as a source of lye for the manufacture of glass and then soap in the 17 th century . In the early 19 th century , naturalists in their droves plunged head-first into the water to study and collect them !
Fast forward . Nowadays , algae are everywhere – though we may not necessarily be aware of it . Used as a flavour enhancer in the food industry , as an antioxidant as famous as it is widespread in cosmetics , a binder for preparing paints , a coagulant used in the composition of our bandages ... Aristotle should have thought twice before he placed them last in his “ chain of beings ”!
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