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S’ évader
Tamarin, berceau du surf mauricien
Un matin de septembre 1961, Serge Koenig voit Joël de Rosnay glisser gracieusement sur une vague. Un instant devenu culte, qui marque la naissance du surf à Maurice. Pour Serge, aucun doute: une graine vient d’ être semée. Perché dans sa cabane en bambou à la Baie, il passe ses journées à guetter les vagues avec patience. Quand, enfin, la houle « lève », il s’ empresse de prévenir ses amis: « Surf is up! »
Ce petit groupe de surfeurs néophytes mais passionnés crée en 1964 la Grey Beach Surfing Association. La première compétition de surf à Maurice a lieu un an plus tard, couronnant Bernard Koenig chez les hommes et Annick Giraud chez les femmes. La fièvre du surf est telle que certains jeunes sont prêts à tout pour obtenir une planche. L’ un d’ eux aurait même vendu son vélo, celui de sa mère, son tourne-disque, la cymbale de son frère et une guitare pour réunir la somme nécessaire!
Dal, ou le Saint Graal
Il faudra attendre l’ arrivée de deux riders australiens, Tony Burgess et Ian Harewood, pour découvrir – et surtout affronter – le mythique spot de Cap Dal. « Dal » est une superbe gauche, décrit Albert Koenig dans son livre Les débuts du surf à Tamarin. Le swell( houle provenant principalement du sud-ouest), qui vient heurter la dalle de corail sous le spot, « provoque des vagues puissantes, très rapides, parfaites et régulières, qui peuvent atteindre 4 mètres dans les conditions optimales ». Burgess et Harewood publieront quelques années plus tard un article dans Surf Magazine, plaçant Maurice sur la carte du surf mondial. Un mythe renforcé par le film The Forgotten Island of Santosha( 1972), où l’ on voit brièvement Cyril Thévenau domptant une gauche parfaite. Dans les années 1960 et 1970, Tamarin voit ainsi déferler une vague de surfeurs aux cheveux longs et aux bermudas fleuris, venant des quatre coins du monde.
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