Aparté
Le consumérisme ambiant nous rend-il heureux?
Qui pourrait se targuer d’ une telle force morale, infaillible et désintéressée? Face à la difficulté de mise en pratique de cette conception idéaliste, le risque d’ être pris dans un défaitisme écrasant et de sombrer dans un relativisme médiocre est réel: tout le monde autour de moi semble indifférent à la consommation éthique, pourquoi alors devrais-je être meilleur que les autres? Et quelles formes revêtirait cette attitude meilleure? La vie morale est souvent représentée comme une vie d’ ascèse qui ne laisserait aucune place au plaisir: exit la voiture, la viande et les objets superficiels.
Dans une société qui nous considère comme des consommateurs avant d’ être des individus à part entière, il est utile de faire un pas de côté pour s’ interroger sur le consumérisme ambiant: que nous apporte-t-il réellement? Nous rend-il heureux? N’ est-ce pas un leurre de définir ce qu’ on est en fonction de ce qu’ on a? Peut-on continuer à prioriser des futilités en ignorant le devenir de la planète? Pour le philosophe de l’ antiquité grecque Epicure, la voie du bonheur se trouve dans des plaisirs simples, tels que boire de l’ eau fraîche et manger du raisin. Et si nous prenions cette invitation à la simplicité comme guide, pour nous demander, à chaque geste d’ achat: est-ce véritablement utile? À défaut d’ un caddie bien rempli, nous aurons peut-être une conscience plus légère!
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