Tourisme: impacts et opportunités
À première vue, un touriste qui prend l’ avion et consomme des ressources dans des régions où elles sont parfois limitées n’ a rien de bien vertueux. Et pourtant. Le tourisme dynamise les économies locales en boostant la demande pour des services et des produits, en créant de l’ emploi et, par extension, en réduisant la pauvreté. Les dépenses directes et indirectes des voyageurs irriguent l’ économie locale, bénéficiant aux communautés, aux petites entreprises et aux infrastructures du pays. Ça, c’ est la base.
Ajoutons à cela les pratiques durables portées par des acteurs engagés: compensation carbone, énergies renouvelables, approvisionnement éthique, construction écoresponsable, réduction des déchets … L’ industrie fait d’ énormes progrès, mais peut-on pour autant parler de tourisme régénératif?
Le tourisme régénératif en action
À Maurice, des écolodges tels que La Vieille Cheminée et Laferm Coco pourraient potentiellement prétendre au titre d’ opérateurs régénératifs puisqu’ ils proposent des produits cultivés sur place sans pesticide, s’ inscrivent pleinement dans une économie circulaire et participent aux efforts de reforestation.
En Angleterre, le comté de Gloucestershire en est un autre exemple. Post-pandémie, il a choisi de recentrer sa stratégie touristique sur le bien-être de la communauté. Face à un exode des jeunes, la région a investi dans l’ amélioration des conditions de vie des habitants( transports, connectivité, emploi): « Faire du Gloucestershire une destination où il fait bon voyager commence par en faire un endroit où il fait bon vivre », affirme l’ office du tourisme.
De son côté, l’ agence de voyages Soliderrance propose des séjours « solidaires et régénératifs », comme en Colombie, où l’ on peut participer à la restauration des mangroves. Un programme mêlant engagement écologique, balades en canoë, rencontres avec les villageois et ateliers de cuisine afro-caribéenne. D’ autres agences telles que Wild Frontiers, certifiée B Corp, conçoivent des itinéraires en immersion dans des destinations reculées, avec des séjours chez l’ habitant rythmés par la participation aux tâches quotidiennes du foyer.
L’ envers du décor
Le tourisme régénératif n’ est pas exempt de dérives, notamment à travers certaines formes de volontourisme. Depuis les années 1990, des associations invitent les voyageurs à payer pour faire du bénévolat dans des pays en développement. Construire une école ou s’ occuper d’ orphelins part d’ une bonne intention, mais la réalité est plus complexe. Comme le souligne The Guardian, si une ONG embauche des habitants pour ces tâches, elle dépense de l’ argent. Si elle fait appel à des bénévoles qui paient pour être là, elle en récolte.
Entre les excès du tourisme de masse et les dérives du volontourisme, il existe un juste milieu pour voyager de manière responsable. N’ est-ce pas avant tout à nous, voyageurs, de faire les bons choix, en veillant au respect des lieux et des populations qui nous accueillent?
Aparté
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