On a vu un autre fils de Googoo Gaagaa bien réussir en France. Il s’appelle Usain Toll et il a gagné trois courses à Vincennes, au premier rang desquelles figure le Groupe 2 Prix Kerjacques. Il n’est pas sans signification que cet Usain Töll ait un profil similaire à celui de Power , en ce que sa mère, la suédoise Cotton Waste , a un grand-père maternel français, en l’occurrence Vip Tilly , un petit-fils de Paléo et de Chambon P , lauréat du Prix de Sélection, et, mieux encore, en ce qu’elle descend d’une jument française, Fontanelle, en position de troisième mère dans son pedigree, fille de Toscan et de Ton Idylle P . Cette dernière est la demi-sœur, par le crack aux trois « Cornulier », Gardon , des classiques sous la selle Quito P (Prix de Normandie) et Son Idylle P , ainsi que d’une certaine Odyssée P , d’où la grande souche des « Odyssée ». Plus que Power , en fin de compte, Usain Töll a un « papier » exceptionnellement mélangé, entre sang ambleur et trotteur, américain et français, y compris jusque dans la déclinaison montée de celui-ci. De l’amble à l’Etrier, il n’y a qu’un pas : qui l’eût cru !
Trêve de plaisanterie, la mixité et la diversité sont les éléments constitutifs de la race. On sait bien que le trotteur français est multiple, pluriel, au carrefour d’influences variées, anglo-normandes, américaines, russes et même pursang . Pendant le temps où notre stud-book a été totalement fermé aux apports standardbreds, les courants pur-sang ont été une alternative. S’en remettre à eux était un mode d’hybridation, favorable à l’hétérosis. En est issu celui qui est, peut-être, le plus grand crack trotteur français de tous les temps. Nous voulons parler de Jamin , bien sûr, dont la grandmère , Gladys , est une jument pur-sang, fille de l’étalon anglais Craig An Eran , gagnante en plat, sur l’hippodrome de Saint-Cloud (sic !). Jamin a tout gagné, ou presque, en France et à l’étranger, trois Critériums, deux Prix d’Amérique, trois Prix de France et de Sélection, deux Prix de Paris, le Prix de l’Etoile, l’Elitloppet et, the last but not the least, la première édition du Championnat du Monde, aux Etats-Unis, de même que l’American Trotting Championship, qu’il est le seul trotteur français à avoir remporté. Il fut le premier à aller battre les trotteurs américains chez eux, sur le mile, avec départ à l’autostart. Là-bas, on le surnommait « la mort qui rampe » (N.D.L .R. : creeping death), eu égard à ses grandes allures qui donnaient l’impression qu’il rampait, imparable, sur la piste, à l’assaut de ses adversaires.
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