Pour l'hiver prochain, Sylvain Dupont réfléchit à ouvrir une antenne dans le Sud-Ouest. "Si je trouve le lieu que je recherche et si j’ai six ou sept bons droitiers avec un programme dédié, je pense que je le ferai , avance-t-il. Émilien en aurait la responsabilité. Celui lui permettrait d'avoir une expérience supplémentaire. Avoir Émilien à mes côtés est une motivation pour continuer à progresser et en tout cas ne pas régresser." En attendant, l'écurie angevine a trouvé son rythme de croisière et son équilibre qui intègre aussi toujours du préentraînement pour l'extérieur. "Je le fais pour les écuries Bazire et Leblanc. J’ai commencé il y a une dizaine d’années car j’en avais besoin après des résultats moins bons. Ça coule de source de continuer avec ces deux écuries que j’étais bien content de trouver quand j’en avais besoin . Ce serait malvenu de dire que j’arrête maintenant que mon écurie tourne mieux , confie-t-il encore. Et puis, ça me permet aussi d’avoir plus de repères quand vous avez entre vos mains des chevaux comme Jushua Tree , Ibiki de Houelle , Ganay de Banville ou Jasper des Charmes , qui sont passés à la maison ."
À l'approche de la cinquantaine, Sylvain Dupont sait ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. "Quand je rentre le soir à la maison , je veux être bien dans ma tête , insiste-t-il. On parle de l’écurie avec Véro, ma femme, car elle s’occupe d’une grande partie de l’administratif, mais je tiens à cette coupure entre l’écurie et la vie de famille. C’est très important à mes yeux. Sinon , on ne s’en sort pas." Il est entouré de quatre salariés qui forment "une bonne équipe" : Laurent Delanoé, le plus ancien avec ses douze années de présence, Romain Boucault, Laure-Hélène Tourneux et son fils Émilien, le dernier arrivé dans la team. "Il est revenu de chez Matthieu Abrivard après l’hiver. Je souhaitais qu’il puisse mener et coure , explique le père. Je voulais voir aussi comment cela se passait avec l’équipe. Ça fonctionne, donc il va faire la saison avec nous."
River Love, l'achat judicieux de Jeff Viol Mère de trois chevaux qui totalisent entre 100.000 € et 200.000 € avec Joker de Choisel , vainqueur à Meslay-du- Maine quarante-huit heures après sa cadetteHéros de Choisel et Liberté de Choisel , River Love , par Love You et une mère placée de semi-classique et sœur du classique et étalon Olitro (Ganymède), était elle-même douée. "M. Viol l’avait achetée à Jean-Pierre Dubois , raconte Sylvain Dupont. C’était une jument qui avait beaucoup de classe. La preuve, j’ai même gagné avec (sourire) ! Malheureusement, elle a "cassé" de bonne heure. On l’a courue trop tôt sous la selle. C 'est une faute professionnelle due au manque d’expérience de l’entraîneur et du propriétaire. Après une victoire avec Matthieu Abrivard au monté, celui-ci m’avait dit qu’il n’y avait pas dix mètres avec Rombaldi qu’il montait aussi à l’époque. Dans la foulée, on l’a courue dans un Groupe 2 et elle s’est blessée. C’en était terminé de sa carrière." Cette année, River Love , dont la " N " par Free Man est à l'entraînement chez Sylvain Dupont, a donné naissance à une femelle de Fabulous Wood et doit retourner à Captain Sparrow .
© J.-C. Briens
Séance de travail pour Liberté de Choisel
©JLL-SETF
Le Prix des Ducs de Normandie (Groupe 2, 2.450 mètres) est la compétition vedette de ce week-end. C’est une course de création relativement récente, si l’on considère l’histoire du trot. Rien à voir avec le Saint-Léger des Trotteurs, l’autre épreuve majeure disputée sur l’hippodrome de la Prairie, à Caen. Celle-ci est, en effet, ni plus ni moins, le plus ancien classique du programme trotteur français, vieux de près d’un siècle et demi, sachant que sa première édition a eu lieu en 1878. Les "Ducs", en regard, font figure de "jeune pousse", ayant tout juste cinquante ans d’existence. Avant leur avènement, les courses de Caen ne proposaient pas de véritable Grand Prix, au sulky, et il y avait là une lacune à combler. Et puis une passerelle était nécessaire, également, entre le Prix de l’Atlantique, à Enghien, et le Prix René Ballière, à Vincennes, voire l’Elitloppet, à Solvalla.
Les 2.450 mètres, départ volté, du Prix des Ducs de Normandie diffèrent, en outre, radicalement, des 1.609 mètres, autostart, imposés dans l’Elitloppet, avec deux efforts à gérer, qui plus est, au cours du même après-midi, dans l’éliminatoire, puis dans la finale. Autrement dit, ce n’est pas le même sport. Dès lors, la connexion, entre les deux courses, apparaît davantage une affaire de programme et de calendrier que d’affinités.
uère de comparaison possible, en vérité, entre l’exercice demandé dans le Prix des Ducs de Normandie et celui exigé, deux semaines plus tard, dans l’Elitloppet. Car il est clair que l’hippodrome de Caen et celui de Solvalla sont des exemples de dissemblance, plutôt que de ressemblance. D’un côté, 2.000 mètres de circonférence, deux grandes lignes droites et des tournants à l’avenant, soit un tracé conçu, initialement, dans l’esprit du galop, discipline d’ailleurs accueillie, à l’origine, à La Prairie. De l’autre, un anneau de 1.000 mètres et ses virages serrés, prototype de la piste de vitesse à l’européenne. Et puis, à Caen, on court corde à droite, alors qu’à Solvalla, on tourne à gauche, bien sûr. Comme nous l’avait dit, en son temps, Paul Viel, alors en campagne, là-bas, avec son crack, Ultra Ducal : "En Suède, on ne conçoit pas de virer à droite".
Pour autant, le passé tout récent nous indique qu’ Etonnant , en 2022, puis Hohneck , en 2023, ont embarqué pour la Suède, après avoir gagné en Normandie, et ont réédité là-bas. Mais ils sont les deux seuls à avoir pu le faire. Un autre, Aubrion du Gers , a bien failli transformer l’essai, en 2019, ne trouvant devant lui que son compatriote, Dijon , dans la finale de l’Elitloppet. La filiation, entre les deux compétitions, la même année - Ianthin , gagnant des "Ducs", en 1980, remportera bien l’Elitloppet, mais en… 1983 -, n’a donc rien d’évident, mais cela n’est que normal, eu égard à la différence d’aptitudes nécessitées.
� � �Nimrod Borealis en 2008
Le lien se resserre-t-il davantage entre le Prix des Ducs de Normandie et le Prix René Ballière, disputé, à la fin du mois de juin, sur les 2.100 mètres, autostart, de la grande piste de Vincennes ? Pas vraiment, en fait, avec, seulement, quatre coups de deux depuis cinquante ans, ceux de Rêve d'Udon , en 1989 et en 1990 - avec, à titre exceptionnel, dans le tournoi caennais, ces deux années-là, un départ lancé, sur 2.100 mètres, plus en adéquation avec le rendez-vous parisien -, celui de Shalom - ex aequo, à Caen, avec Ursulo de Crouay -, en 1991, et celui, bien plus tard, de Texas Charm , en 2013. Et, en amont, quid du Prix de l’Atlantique, sur les 2.150 mètres, autostart, d’Enghien ? Trois doublés avec les "Ducs", c’est tout, respectivement en 1987, via Ourasi , en 1990, avec Rêve d’Udon , et, en 1998, par l’entremise de Défi d'Aunou .
En résumé, il faut dire que le Prix des Ducs de Normandie se suffit à lui-même. Il n’est "qu’un" Groupe 2, certes, mais propre à sacrer des chevaux de Groupe 1, des vainqueurs de Prix d’Amérique, tels Grandpré , en 1979, Ourasi , Abo Volo ou encore Oyonnax en 2010, des chevaux d’Elitloppet, comme Etonnant et Hohneck , un "Champion du Monde", Rêve d’Udon , un triple lauréat de "Cornulier ", Kaiser Trot , à l’honneur en 1982, une gagnante de huit Groupes 1 - rien que cela ! -, Bahama ou encore une série de hongres phénomènes, à savoir Giesolo de Lou , Général du Lupin , Nimrod Boréalis , Roi du Lupin et Aubrion du Gers. Ce n’est déjà pas si mal.
1’10’’2 : record à battre Le record du Prix des Ducs de Normandie appartient au tenant du titre, Izoard Védaquais , qui s’y est imposé sur le pied de 1’10’’2. C’était là, pour lui, un tremplin vers le meeting de l’Elitloppet, à Solvalla, où, dans la foulée, il est allé gagner le Groupe 1 Harper Hanovers Lopp, sur la longue distance de 3.180 mètres.
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