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24H LE MAG

HISTOIRE DU TROT

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Après quoi, ce furent les champions, voire les cracks, Toscan, Une de Mai, Bill D, Chambon P, Cette Histoire, Ejakval, Eléazar, Fanacques, Gadamès, Gamélia, Jorky, Katinka ou encore Mon Ouiton multiples gagnants de Groupe 1, dans les deux spécialités, en France et à l’ étranger. Pierre Allaire contribua, pour beaucoup, à l’ avènement des produits de Kerjacques, grâce à son acquisition de Toscan et d’ Une de Mai ou bien de la semi-classique Talisca, future mère du champion monté Elpénor et du classique attelé Petit Sam. C’ est que Kerjacques fut aussi un père de mères hors pair, la plus belle de ses contributions, en la matière, étant la formidable poulinière de Jean-Yves Lécuyer Ua Uka, génitrice de Fakir du Vivier, Hadol du Vivier, Jet du Vivier, etc. Dans les rangs des étalons, Chambon P fut son chef-d’ œuvre, tant et si bien qu’ à l’ issue du règne de Kerjacques sur le classement des pères de vainqueurs, à savoir onze années durant, de 1970 à 1980 inclus, ce fut au tour de Chambon P de prendre le relais, de 1981 à 1990. Cela veut dire que, pendant deux décennies, la lignée mâle de Kerjacques a dominé le trotting français, avec des réussites parallèles, telle celle d’ Ejakval, le père de Rêve d’ Udon – lui-même auteur d’ Offshore Dream et autres Revenue – et de Sébrazac, d’ où le crack Général du Pommeau. En 1997, Sancho Pança, fils de Chambon P, reprit le sceptre de la lignée en tête des palmarès, avant que les sangs américains, devenus la " coqueluche " des éleveurs, ne prennent progressivement le dessus.

L’ ŒUVRE DES HARAS NATIONAUX

catégorisées qui plus est, et qu’ une année, il y eut jusqu’ à sept cents inscriptions pour quarante cartes délivrées! Il fut enterré dans le parc du Haras du Lion-d’ Angers, à L’ Isle- Briand, sous un grand arbre, devant le château. On lui laissa son licol et ses fers. Une marque de respect, un hommage à l’ un des plus grands sires de l’ histoire du trot.

� KERJACQUES SUSCITAIT TANT DE CONVOITISES QU’ UN TIRAGE AU SORT ÉTAIT NÉCESSAIRE POUR OBTENIR UNE SAILLIE, UNIQUEMENT ENTRE JUMENTS BIEN CATÉGORISÉES QUI PLUS EST �

© HN
Kerjacques mourut d’ une crise cardiaque, le 9 février 1981, alors qu’ il était dans sa vingt-septième année. Jusqu’ au bout, il aura donné de bons chevaux, dont la dureté et la bravoure n’ étaient pas les moindres qualités. « Il aurait fallu les tuer pour qu’ ils disent non! », dit, un jour, Léopold Verroken, à propos de ses produits, lui qui avait été le mentor d’ Eléazar, Jorky et Mon Ouiton. Kerjacques, qui resta toujours fidèle à son Anjou d’ adoption – alors que la pression était grande, on l’ imagine, de la part des éleveurs normands, pour le faire venir chez eux –, permit, en outre, à des élevages de la région, comme ceux de Jean Fribault( Toscan, Talisca), Abel Pellerot( Chambon P), Hippolyte Bernereau( Une de Mai), Maurice Gazeau( les « Aubier ») et bien d’ autres, de se faire un nom et de bénéficier, sans trop de frais, des services d’ un étalon d’ exception. C’ était là, à l’ époque, le rôle, essentiel, que jouaient les Haras Nationaux, hélas plus tard sacrifiés sur l’ autel des économies de fonctionnement. Il faut savoir qu’ une fois sa carrière d’ étalon lancée, Kerjacques suscitait tant de convoitises qu’ un tirage au sort était nécessaire pour obtenir une saillie, uniquement entre juments bien
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